Amis de la poésie et de l’Oulibouf, bonsoir! Et pourquoi pas ce mois-ci un petit pot-pourri (Ô combien pourri!) de nos vaticinations rimailleuses? Les anglais diraient un « medley », mais Adhémar, Raimondo et moi, on se tamponne le coquillard de cette invasion d’anglicismes!
L’honneur de commencer échoit naturellement au plus ancien: J’ai cité l’illustre Adhémar!
Caïn, après avoir zigouillé son frangin,
S’ennuyait du soir au matin.
Avant le meurtre, ces deux-là
S’amusaient au jeu de mords-moi-là.
Comme il n’y avait pas d’autre femme
Que celle de leur cher Papa,
Ils ne pouvaient absolument pas
Satisfaire leurs désirs infâmes.
Avant le meurtre, l’affreux Caïn
grimpait au lit de son frangin
et d’une verge éblouissante
lui ramonait toute la fente.
Abel avait beau rouspéter,
Caïn ne faisait que pointer !
Les deux frères, pendant ces incestes
Maudissaient la connerie céleste !
« Ce grand couillon de Jéhovah,
disait Abel, me la copiera ! »
« Une seule meuf pour trois hommes,
il nous prend vraiment pour des pommes ! »
Tels ils râlaient, au jardin d’Eden,
Réduits à des mœurs de vauriens.
Jusqu’au jour où Caïn, dans sa rage,
eut enfin une idée de sauvage !
Il en dit deux mots à son frère,
lui contant ce qu’il voulait faire.
« Notre père passe son temps
A flâner sous le firmament.
Je l’ai vu depuis ma cachette
qui se faisait une branlette !
Et notre maman indignée,
contemplait ce gâchis, désolée.
Ne serait-ce pas œuvre pie
De lui montrer notre… sympathie ?
Ceci m’amuserait beaucoup plus
que de défoncer ton trou du cul ! »
Abel, horrifié par ces propos maboules
Lui décocha un coup de boule !
Mais Caïn tira son grand poignard
Et d’un seul geste de connard
il lui trancha la gargamelle !
Cette action n’est vraiment pas belle.
Une fois le pauvre Abel crevé
le problème restait entier ! »
L’onanisme, disait Caïn, dépité,
Ce n’est pas vraiment le pied !
Surtout qu’Onan n’existait pas encore !
Depuis le soir jusqu’à l’aurore,
Caïn essayait de trouver, triste et blême,
Une solution à son problème.
« Voyons un peu », raisonnait-il,
imaginant un moyen subtil
de se tirer de cette impasse.
« Onan, c’est bon mais ça lasse !
Quelque chose de plus salace
Conviendrait mieux à mes besoins ».
Mais il ne trouvait rien, hélas !
« J’aurais pas dû tuer mon frère,
maintenant j’ai plus son postère !
Il ne reste que ma maman !
Les chèvres, c’est pas bien excitant ».
Evitons les détails scabreux.
Mais Caïn fit de son mieux
pour repeupler la terre entière.
Et s’il n’avait pas fait cela
l’humanité s’arrêtait là.
Ou bien alors, expliquez-moi comment,
Adam a eu des petits-enfants.
Adhémarthusalem – 2012
Raimondo, quant à lui, reste toujours dans la gaudriole, mais élégante et de bon aloi:
LE CALENDRIER de BLANCHE
Dès qu’elle eut ses treize ans Blanche se décida
A perdre une vertu qui lui faisait tracas.
Certes elle avait appris par une sienne amie
Les bienfaits que les doigts apportent au clitoris
Quand délicatement on frôle avec douceur
Ce petit bouton d’or que l’on met en chaleur
Et qui soudainement s’en vient à exploser
Apportant tout à coup de la félicité.
Mais bientôt elle pensa que par d’autres moyens
Elle pourrait obtenir ces bonheurs souverains.
Elle s’en ouvrit alors à son oncle Camille
Bien connu qu’il était dans toute la famille
Pour être un chaud lapin sachant se comporter
Pour caresser les dames et les faire exulter.
Après s’être montré quelque peu hésitant
Le tonton constatant que cette blonde enfant
Etait pour son jeune âge vraiment pas mal foutue,
Il ne refusa pas de tâtonner son cul
Et les fermes rondeurs de deux très jolis seins
Qu’il caressa alors de ses fiévreuses mains.
Et c’est ainsi que Blanche par une nuit d’hiver
Perdit son pucelage et partit pour Cythère.
Par la suite elle apprit tous les gestes heureux
Qui savent apaiser le corps des amoureux.
Elle découvrit ainsi que la bouche parfois
Peut faire des miracles et créer de l’émoi
A un sexe érigé, dès lors qu’il s’abandonne
Aux habiles succions d’une langue friponne.
Et c’est ainsi que Blanche une nuit de printemps
Fit une fellation à cet oncle charmant.
Avec le temps qui passe elle fit des découvertes
Varia les positions, trouva que l’herbe verte
Etait pour faire l’amour un refuge exaltant
Capable de combler les envies des amants ;
Et dans un pré touffu à genou sur l’herbette
Elle découvrit la joie d’être prise en levrette
Joie qu’elle renouvela assez souventes fois
Sachant qu’elle y trouvait une réelle joie.
Une fois cependant la folie du moment
Vint changer les données de leur accouplement,
Et c’est ainsi que Blanche par un beau soir d’été
Pour la première fois se fit sodomiser.
Septembre étant venu, Blanche dans son lycée
Eut alors l’occasion de pouvoir côtoyer
Des amis qui cherchaient, bien sûr, la bagatelle
Avec lesquels parfois elle ne fut point rebelle.
Et elle eut le plaisir avec son expérience
D’apporter aux puceaux ses vastes connaissances,
Dont ils tirèrent alors de savoureux profits
Qu’ils usèrent à leur tour auprès de leurs amies.
Mais Blanche s’aperçut que parmi ses copines
La jolie Mélissa se montrait plus câline
N’hésitant pas parfois à l’aide de ses mains
A esquisser un geste on ne peut plus coquin.
Et Blanche ressentit en elle peu à peu
S’allumer une flamme, prévoyant d’autres jeux
Qui puissent la mener vers de nouveaux rivages,
D’autres façons d’aimer, d’autres batifolages.
Et en ce jour d’automne Blanche goûta enfin
Le savoureux bonheur de ce plaisir lesbien.
Raimondo – 2012
…et comme il est prolifique, nous avons droit à une seconde oeuvre du Maître:
Moissons
On était en juillet l’époque des moissons
Et dans les champs régnait très grande animation ;
On fauchait les blés d’or, et déjà la batteuse
Se mettait en action alors que les glaneuses
Avançaient lentement avec le dos courbé
Afin de ramasser les épis égarés.
Les hommes tout le jour s’étaient mis à l’ouvrage
Les filles allaient venaient apportant des breuvages
A tous ces travailleurs et les femmes aux cuisines
Préparaient pour le soir volailles et terrines.
Lorsque vint le moment d’allumer les lampions
Commença le festin et avec profusion
Le vin gris fut servi qui coula à grand flot
Et quelques libertins entonnèrent bientôt
Des refrains licencieux et des chants égrillards
Que reprenait en chœur les convives paillards.
Les filles également entrèrent dans la fête
En exhibant leurs seins ou levant leur jupette
Sous les hourras fournis, les bravos enflammés,
Les transports chaleureux d’une foule excitée.
Très bientôt dans la nuit, des couples amoureux
Se laissèrent aller aux baisers chaleureux
Aux frôlements furtifs aux gestes caressants
Les menant au plaisir et au ravissement.
Ce soir-là maintes filles vivant dans ce village
Perdirent avec bonheur leur précieux pucelage
Les garçons eux aussi n’avaient pas attendu
Pour gouter au doux fruit que l’on dit défendu.
Et là-bas tout au bout de la longue tablée
Riait béatement une vieille édentée
Dont l’esprit revivait les moissons d’autrefois
Du temps qu’elle arborait un très joli minois
Et qu’alors les garçons rivalisaient d’audace
Pour se faire auprès d’elle une petite place.
Il était loin ce temps mais l’aïeule pensa
Que malgré les années les gens ne changeaient pas
Et qu’au jour des moissons aujourd’hui et toujours
On n’oubliait jamais de célébrer l’amour.
Raimondo-2012
Pour ma part, j’avais commis ces 2 sottises en 2001 à propos d’un prof qui, ne supportant plus l’attitude bovine d’un de ses élèves mâcheur impénitent de chewing-gum, lui avait demandé de justifier son addiction par écrit… Héo! Ce n’est pas de la poésie, vu? C’est pour le « fun », de l’Oulibouf quoi!!!
Le chewing-gum mon cher? Mais c’est toute une histoire
Etalant, pour nous, ses vertus masticatoires.
Voyez alors comme on a l’air intelligent
En ruminant, calmos, devant un tas de gens,
(Qui vous considèrent comme une pauvre tâche)
Alors que vous ne faites qu’imiter la vache;
_Animal fort utile dans l’Education
Servant aux professeurs pour leur notation…_
Agissant sur vos dents comme un raton-laveur,
Il en existe tant! Qui ont tant de flaveurs:
Il y en a à la menthe, à l’anis, à la fraise.
_Moi, j’en aimerais bien un à la mayonnaise!_
Vous en trouverez pleins de qualificatifs,
Certains sont sédatifs, d’autres sont abrasifs,
Qui vous paient vos impôts, qui parfument l’haleine…
Assez, n’en jetez plus, la coupe est archi-pleine!
Les variétés de ces chiques sont infinies,
Seules les fonctions politiques sont bannies:
Ce n’est donc pas demain que Bayrou et son Centre
Vous en produira un pour vous lâcher le ventre,
Ou que la CGT, rassemblant tous ses hommes,
Clamera haut et fort: »Prolétaires, à vos gums! »
Revenons à des choses plus bucoliques,
Même si, en mâchant, ça donne la colique,
Cette douceur, vraiment, à un côté coquin:
Yo! Pour inventer ça, faut être américain!
Gérard – 2001
Mea culpa, Madame, c’est vrai que je rumine!
Mastication: Ô mot que pourtant j’abomine!
Cependant, aux vaches, on ne fait point tout ce foin?
Elles sont là, en paix, qui philosophent sans fin,
Dans les riches prairies de notre hexagone.
Gardez-vous pourtant de les prendre pour des c…
Car nous, pauvres humains, aux bovins comparés,
Nous imitons tous d’elles leur mâchoire à broyer.
La vie est ainsi faite, nom d’un petit bonhomm’,
Pour parfaire l’illusion, il faut du chewing-gum!
Gérard – 2001
Et puis, plus près de nous, c’est à dire il y a un an, la suppression de l’épreuve de Culture Générale au concours d’entrée des Grandes Ecoles m’avait inspiré ceci:
Adieu Culture Générale !
C’est fini ! Dans les concours des Grandes Ecoles,
On a supprimé l’épreuve de « Cultur’Gé »
En considérant que ce sont des fariboles
D’encombrer nos élites au QI surchargé.
C’est vrai qu’on les verra dominer les techniques,
Répondre aux questions du monde d’aujourd’hui ;
Au « business-arcanes », ils lui feront la nique ;
Pour le reste, seront sots à pleurer d’ennui.
L’accord des participes sera chose futile,
Trouveront la langue SMS plus utile.
Pour eux, la Marge sera la femme d’Omer,
Mais ignoreront que l’Aa passe à Saint-Omer.
Ils sauront tout des « people » et de leurs idoles,
Mais n’entendront jamais du Christ les paraboles,
Ils resteront très « secs » sur le mur de Berlin,
Mais sauront qu’Elysée est la maison du nain.
Et ils peaufineront leur « mur » sur facebook,
Mais ne sauront jamais situer Pernambouc.
Pour eux, Hawaï c’est surf et histoires d’amour,
Mais diront « Hein ? » au martyre de Pearl Harbor.
Désormais, qui voudra briller en société
Vous citera « Gala » qui fera référence.
Car déclamer des vers manquera de doigté,
Et sera considéré comme une insolence :
La Culture aura disparu d’un coup de gomme !
Pauvres petits ingénieurs, cadres et énarques
Qui traverseront une vie que rien ne marque,
Et croiront toujours que le Pirée est un homme !
Gérard- 2012