Raimondorama 22
Posted in Oulibouf on avril 20th, 2017 by gerard – 2 CommentsAVERTISSEMENT
Adhémar et moi ne fonctionnons qu’à flux tendu, c’est-à-dire avec quasiment pas de réserve. Or, il se trouve que notre brave Adhémar se remet péniblement d’une très mauvaise grippe et qu’il ne devrait réintégrer ses pénates qu’à la fin de ce mois dans le meilleur des cas. En attendant de bénéficier à nouveau de ses aides, j’assure sine die les rubriques des 1ers et 10 (excepté « Viviane » un mois sur deux) de chaque mois. Je suis donc démuni pour alimenter personnellement l’article du 20 du mois courant. Mais fort heureusement, nous avons dans l’équipe une fourmi besogneuse et prolifique qui me permet de maintenir nos parutions à leur rythme habituel; il s’agit bien évidemment de l’ami Raimondo ! Reconnaissance émue te soit rendue, gentil camarade ! Donc, j’ai pris les dispositions suivantes jusqu’à ce que Adhémar ou moi-même ne pondions un nouvel article: L’article du 20 du mois sera assuré par notre poète de Vincennes. Mais pour rompre une certaine uniformité, un mois sera consacré à ses petites piécettes de « La gent nobiliaire », en alternance le mois suivant avec d’autres petits poèmes sous le nouveau thème « Les exploits de tante Emma » (vous verrez, çà n’est pas triste, oh que non !). Cependant, pour ce dernier thème, les illustrations seront sans rapport avec les textes; j’ai choisi des images dites « d’autopromotion » pour la simple raison que j’en ai un stock conséquent en réserve à écouler. Evidemment, si l’inspiration me vient subitement, j’essaierais de fournir des images plus appropriées. En attendant de faire connaissance avec cette chère Emma le mois prochain, je vous laisse goûter en connaisseurs les petites turpitudes des gens « de la Haute »!
Les petites joies du marquis
Seul en son grand castel le marquis s’ennuyait
Il n’était plus d’un âge où la guerre l’occupait
Son corps n’était plus apte à porter une armure,
Et des nombreux combats il gardait les blessures.
Depuis longtemps déjà sa femme n’était plus
Ses fils étaient au loin en des lieux méconnus,
Partis pour conquérir la fortune et la gloire
Et pour laisser un nom sur les pages d’Histoire.
Quand il s’ennuyait trop Mahaut la lavandière
Venait lui apporter quelques joies passagères,
Un petit va et vient sur un vit alangui
Qu’elle éveillait alors par maintes gâteries.
Mahaut savait toujours durant ces moments là
Se montrer une fée avec ses petits doigts ;
De plus en relevant les pans de son bliaud
Elle offrait au marquis la douceur de sa peau
Et l’homme était ravi de pouvoir contempler
L’émouvante blancheur des cuisses fuselées
Entre lesquelles, masqué par un écran très doux,
Rêvait de se donner, un humide minou.
Mahaut était ainsi, prête à rendre service,
Elle aimait aguicher, se faire tentatrice,
Pour donner à chacun une once de bonheur
Qu’elle dispensait toujours avec beaucoup d’ardeur.
Elle n’était plus très jeune et malgré les années
Elle avait de beaux restes, elle était courtisée ;
Le vieux marquis lui-même appréciait les faveurs
Et les câlineries d’une femme au grand cœur
Lui offrant les rondeurs de son corps complaisant
Afin qu’il exultât en un lieu accueillant.
Et dans cet antre chaud le très noble guerrier
Passait quelques instants dans la félicité.
Raimondo – 2015
Conte de féeComme il se promenait au bord de la rivière
Le Baron aperçut parmi les lavandières
Une fille jolie, superbe jouvencelle
Dont la vue provoqua chez lui des étincelles.
On était en été et son bliaud léger
Laissait apercevoir un beau décolleté
Et des seins généreux à la rondeur sublime
Qui créèrent chez lui une chaleur intime.
Le Baron décida qu’une telle splendeur,
Il devrait tôt ou tard s’en rendre possesseur.
Et dès le lendemain convoqua la jeunette
Dont il souhaitait vraiment chatouiller la minette.
La fille en fut flattée mais son éducation
Ne lui permettait pas telle abomination.
Elle avait autrefois au couvent des oiseaux
Appris à se méfier des péchés capitaux
Et parmi ces travers celui de la luxure
Etait pour la morale la pire des injures ;
Si l’on devait un jour devoir y succomber
C’était en revêtant la robe de mariée…
Les contes quelquefois sont vraiment merveilleux :
Le Baron était veuf et formulait des vœux,
Pour que finisse enfin son morne isolement
Et que son avenir soit enfin souriant.
C’est ainsi que Ninon, modeste lavandière
Epousa le Baron, sans faire de manière.
La Baronne se fit chatouiller la minette,
Et s’ouvrit au plaisir de la douce branlette
Sans oublier, bien sûr, par les soirs de grand vent
L’ardente chevauchée du paladin errant
Ou le râle extasié de la biche aux abois
Accueillant les assauts du pèlerin grivois.
Il arriva qu’un soir, se trompant de chemin,
Le Baron s’égara vers un autre destin
Et que notre Ninon à ce nouveau transport
Connut l’effet puissant de la petite mort.
Pour ces jeux délicieux, lui vinrent des envies
L’index ravageur ou la bouche en folie
Et suprême attention de son buste opulent
Le va et vient heureux de l’hidalgo brûlant.
L’histoire ne dit pas si d’autres griseries,
D’autres amusements surgirent en son esprit.
A-t-elle imaginé ? Le saura-t-on jamais ?
Le délicieux plaisir du tisserand lyonnais
Ou celui savoureux et plein de réconfort :
Le merveilleux galop de la femme d’Hector.
Raimondo – 2015
La Comtesse et l’écuyer
La Comtesse suçait le vit de son amant
Un jeune baronnet de tout juste seize ans.
Il était écuyer, il apprenait la guerre
En maniant les épées et les lourdes rapières
Il serait chevalier et dans l’ost du Roi
Un jour il combattrait sous le lilial pavois.
Dès qu’elle entraperçut ce charmant jouvenceau
La Comtesse frémit tant elle le trouva beau :
Ses ravissant yeux bleus et se cheveux dorés
Eurent bientôt conquis son cœur énamouré.
Dès lors, si son époux lui faisait gâterie
Le jeune damoiseau lui venait en l’esprit.
Il arriva aussi, que de ses doigts mignons,
Un jour elle caressa son gentil petit con
Et qu’en pensant à lui elle fut transportée
Ressentant un plaisir fort inaccoutumé.
Elle s’en confessa auprès du chapelain
Qui la morigéna pour ses désirs malsains
Agitant fermement les foudres de l’Enfer,
Promises à qui commet le péché de la chair.
Mais elle persista et elle sauta le pas
Offrant à l’écuyer ses généreux appâts.
Celui-ci, en amour, montra ses qualités
Il était jeune et fort et il su lui donner
Toutes les griseries et les débordements
Que l’on partage à deux en de pareils moments.
Il ne négligea rien, caressant à loisirs
Ses seins volumineux et brûlant de désir,
Une peau duveteuse sur un cul rebondi
Que les curieuses mains tâtaient avec envie,
Et cette intimité à la saveur musquée
Qu’il baisa longuement sans pouvoir se lasser.
Lorsque vint le plaisir, les soupirs langoureux,
Il la serra très fort dans ses bras amoureux.
Et l’on comprend pourquoi après un tel moment,
La Comtesse suçait le vit de son amant.
L’aventure ne dura hélas que peu de temps
Puisqu’il fallut partir pour la Guerre de Cent ans.
Raimondo – 2015
Ce soir là à Versailles, il y avait un bal :
On fêtait la victoire d’un très grand maréchal
Qui s’était distingué sur un champ de bataille
Envoyant à la mort la nombreuse piétaille.
Parmi les invités, un Comte réputé
Pour sa galanterie et sa vie dépravée,
De son œil égrillard lorgnait toutes les femmes
Pour trouver la beauté qui éteindrait sa flamme.
Parmi les courtisans, il avisa soudain
Une femme aux yeux pers et aux cheveux châtains,
Qui enflamma son cœur, le reste également,
Tant elle avait de grâce et de tempérament.
Il ne put résister, ce Comte malotru,
A lui mettre la main sur son très joli cul.
Une telle attitude dans le palais royal
Etait inconcevable et vraiment anormale,
Aussi pour le punir de ce geste malsain
Le Roi se montra fort et dès le lendemain
Le Comte fut mené manu militari
Dans la prison d’état de la Conciergerie,
Pour réfléchir un temps à son geste indécent
Et devenir enfin un noble bienséant.
Dans cette prison là, un couple de geôliers,
Veillait à l’entretien de tous les prisonniers
Et en particulier, une accorte geôlière
Qui, pour les détenus servait de cuisinière.
Le Comte, en la voyant se trouva subjugué,
Tant cette femme là rayonnait de beauté :
Elle avait des rondeurs que le noble apprécia
Sur lesquelles un moment son regard se posa,
Et bientôt de ses mains alertes et fureteuses
Il palpa longuement ces formes généreuses.
Ce geste que d’aucune aurait pu repousser
Trouva chez cette femme un accueil empressé,
Et retroussant bien haut sa robe de lin roux
Offrit sans hésiter son précieux minou
Que le Comte envahit avec raffinement
Provoquant aussitôt un plaisir fulgurant.
De semblables folies, souvent se répétèrent :
On y mit du piquant, de l’imagination,
Afin de se donner plus de satisfaction,
Et le Comte apprécia les charmantes manières
Qui venait à l’esprit la belle geôlière.
Lorsque l’ire du Roi fut enfin apaisée
On libéra alors le noble prisonnier,
Qui s’éloigna, contrit, quittant la bienfaitrice,
Dont il avait souvent apprécié les services.
Mais avant de quitter cette femme sublime
Le Comte, comme Cinna, se montra magnanime
Et sa main s’égara, vers ces recoins secrets
Pour leur faire un adieu, les quittant à regret.
De nombreux ans plus tard, le Comte est revenu
Dans la Conciergerie qu’il avait bien connu ;
C’était aux temps troublés de la Révolution,
Où les têtes tombaient à la moindre occasion.
Et lorsqu’on le mena un jour à l’échafaud,
Parmi la populace hurlant d’horribles mots,
Une femme était là, qui versa une larme,
En songeant à l’époque où elle offrait ses charmes.
Raimondo – 2015
Le Comte était en guerre et dans l’ost du Roi
Menait contre l’Anglais des combats en Artois.
Et pendant ce temps là, bien seule en vérité,
Son épouse attendait le retour du guerrier.
Mais celui-ci tardait et au bout d’un moment,
La Comtesse sentit quelques fourmillements :
Son gentil petit con souffrait de pénurie,
Et souhaitait qu’on lui fasse un peu de gâterie.
Elle s’employa alors, d’un doigté vigoureux
A calmer les ardeurs de son sexe fiévreux,
Cela lui fit grand bien mais elle regretta
L’absence d’un gros vit pour calmer son tracas.
Une vieille sorcière avait recommandé
De laver son minou avec de l’eau glacée ;
Une autre proposa de prendre une infusion
A base d’aspérule mêlée à du houblon.
Ce fut finalement le fils du jardinier
Qui trouva le remède enfin approprié :
Et en baissant sa chausse, il offrit sans façon
Une bite dressée prête à jouer du piston.
Certes notre Comtesse fut un peu étonnée,
De l’offre inattendue venant d’un roturier,
Mais elle voulu savoir si la bite ordinaire,
Pouvait rivaliser avec la nobiliaire.
Elle ne fut pas déçue, tout alla de façon
Qu’elle ressentit enfin un délicieux frisson
Et l’on renouvela durant l’après midi
De très nombreuses fois les vibrantes folies,
Qu’on prolongea ainsi, jusqu’à la nuit tombée
Tant la Comtesse avait grand besoin d’exulter.
Quand un remède est bon, pourquoi donc s’en priver ?
Ce que fit la Comtesse, sans jamais se lasser.
Raimondo – 2015