Entrée de Louis XI à Paris (2ème partie)
Posted in Oulibouf on mars 20th, 2017 by gerard – 3 Comments Voici donc la fin de ce summun du reportage historique dû à la plume d’Adhémar:
C’est maintenant le défilé du roi Louis XI, dit le vieux Bonze. Deux mille archiés ouvrent la marche, des laitues sur la tête. Des z’Ayraults d’armes, des poursuivants d’alarmes, des trompettes baveuses, des ménestrels branleurs, mettent le waï. Puis c’est Jeannot Prant-Du-Rond qui connaît son heure de gloire en astiquant le roi. Il a été, avec son frère Casse-Barbe l’organisateur des feux dentifrices de la Saint-Glinglin, au temps de Charlot de Sète, le père du roi. On dit aussi qu’il a mis tous les francs-archiés. On l’a connu pré-veau des Mars Chiants. Il est décamètre des comptes d’apothicaires, il est trésorier de Picsou, et le roi vient de passer la nuit avec lui. Lors du sacre, jeudi dernier, le roi l’a armé Putassier. A cette heure, cet hurluberlu fait figue de premier sinistre en puissance. Derrière Prant-Du-Rond, voici la ribambelle des pince-sans-rire : le Compte-Joint de la Marche à Suivre, Bitos de Cahut-de-la-Zac, le Trouduc Jeannot LXVII de Bourre-Ton, dont le postère est d’une exceptionnelle opulence, et Filou de Sa-Voie-Ferrée, Compte-à-Rebours de Méfaice, , le frangin de la nouvelle reine, Charlotte de Savoie-de-Garage, qui rit quand on la pelote, et qu’il s’envoie à l’occasion.
On voit alors passer par Deux-Subors les insignes crevards de la royauté. Jeannot de Gargamelle, que le défunt roi Charlot de Sète, naguère, traitait de ribaud, maintient droits l’épée et le phallus royaux, appuyés contre sa braguette. Après des trempettes, le vieux Rouet de Cliteaux, Joachim pour les dames, nouveau Maréchalas de France, porte le heaume-traineur et le bidet du roi, plus timbré que lui d’une double rangée de fleurs de cannabis. Un aréopage conduit l’ornithorynque du roi, houssée de maillechort de couleur dégueulasse et semée de pommes de terre et de fleurs de vinaigre.
Enfin, c’est le roi ! Louis XI le Défoncé est perché sur un canasson boiteux et décharné, et s’avance sous un dais de couleur horrible, que portent les six corps putrides des Fouille-Merde de Pantruche. Avec son caleçon blanc de Damas (cadeau de Bachar, bien sûr), frangé de tulipes noires, et son petit chaperon bleu-layette, il n’a pas grande allure, même si les grosses fermetures Eclair de ses chausses sont « envaisselées » (sic) d’énormes défenses d’éléphants. L’Amiral Jeannot de Monte-au-Banc et le Maréchalas Jeannot de Lescons (le Bâtard de la Gnole d’Armagnac) suivent le roi en catimini, montés sur des yaks houssés de peaux de camembert pour l’un, de noyaux de pommes pour l’autre. Les Bonnes-Pages, les Secrétins et les Boucs-Bélants ferment leurs gueules et le défilé, portant les chaussettes puantes du roi, dans du plastique biodégradable peint de fleurs du Mal.
Une horde de pâles Freniers conduisent 58 vieilles mules crottées, qui traînent derrière elles une douzaine de « fillettes », ces cages en acier inoxydable, dans lesquelles le roi enferme ses ennemis. Il y en a quinze par cage, poussant des cris lugubres, car ils n’ont rien bouffé depuis le mois de mai. Ils se compissent et se conchient allègrement. Je ne dirai rien de l’odeur.
Le roi se sent un peu déprimé. Il a vu le somptueux équipage du Trouduc de Bourre-Trogne et des vassaux de ce peigne-cul. En comparaison, le triste Louis XI n ‘a que trois pelés et deux tondus avec lui, ses fringues sont rapetassées, sa tronche est d’une mocheté inconnue à ce jour, ses canassons sont perclus de rhumatismes, son chapeau est à dégueuler. Son frère lui-même ne s’est pas dérangé pour assister au défilé, car il était en train de bien-faire avec un petit pâtre, cadeau du Pape.
Louis XI comprend qu’il apparaît comme un protégé du Trouduc de Bourre-Trogne. Ce n’est pas la présence protocolaire du Prince-sans-rire de Sa-Voix de Focet, son beau-père grippe-sou, qui lui redonne du tonus. Après tant d’années de bisbilles avec ce prince, au sujet du paiement de la dot de Charlotte de Sa-Voix de Rogomme Kiricanton la Plote, ça le débecte de voir ce vieux corniaud plastronner devant les pucelles de Pantruche. En plus, ce schnock horrifique menace de faire la guerre à son gendre, tout ça pour ne pas payer la dot. Quel sagouin ! quel avare !
En voyant le défilé, Louis XI se sent bien seul. Le triomphe à la Barnum qu’il escomptait n’est pas pour sa pomme. Il est trop madré pour ne pas s’en rendre compte (à rebours). Certes, en 1461, l’ancienne popularité du Trouduc de Bourre-Trogne s’est un peu émoussée à Pantruche, surtout auprès des teenagers et des Zazous. Avant 1436, malgré les souvenirs très récents de la « pucelle » Jeanne d’Arc-Ensielle, on voyait tout le temps cet abruti et ses Rosbifs dans le coin. A l’époque, on tolérait encore les maudits Rosbifs dans Pantruche, mais ça n’a pas duré. Ces Mâche-Merde étaient bien entendu alliés avec le Trou-Duc, et on les supportait pour plaire à ce dernier. Mais les Parigots en ont eu marre, et ils les ont foutus dehors. A partir de ce moment-là, l’occupation des Bourre-Quignon est apparue comme pesante, et disons-le super-chiante. Le Trou-Duc lui même s’est taillé par mesure de précaution à Amsterdam, où il gère quelques centaines de vitrines dans les rues chaudes. Pendant le défilé, un boucher de la Villette crie au Trou-Duc : « Casse-toi, vieux con ! ».
ll reste pourtant quelques imbéciles, fidèles au Trou-Duc. Ça fait tordre la gueule à Louis XI. Les pontes de l’Université ne se sont pas déplacés pour l’accueillir ! On croit rêver ! Il s’étaient déplacés pour le dernier roi, Charlot de Sète, a qui ils avaient fait à plat ventre et la pipe au bec, non pas des bras d’honneur, mais « la révérence moult doucement et humblement » (sic). Le clergé pédophile ne s’est guère mobilisé non plus, car ses membres (virils) étaient très besogneux dans les sacristies, avec de jeunes éphèbes. Seules 6 paroisses, sur des centaines, ont reçu le roi sur le parking de Notre-Dame, en chantant des mélopées paillardes originaires de Medicine-Hat et de Lick-My- Arse, chez les peaux-rouges Iroquois et Blackfoot..
Louis XI est aussi lointain que le Trou-Duc, mais il est le roi. Cependant, il connaît la versatilité de ces goitreux de Parigots. Ça ne lui viendrait pas à l’idée de s’installer à Pantruche (à moi non plus). En voyant les tronches hideuses des grognasses des bords de Seine, il décide in petto d’aller crécher dans le bled de son daron, en Touraine, comme dit Marysol.
Dans les ruelles en coupe-gorge, d’horribles tapisseries en loques pendouillent d’une fenêtre à l’autre. On fait du théâtre ça et là, sur de vieux tréteaux pourris. Au pont-levis, ou levit (je ne sais plus) de Sein-de Nini, des SDF déguisés en sauvages simulent une capoeira, juchés sur un porte-avions en chewing-gum (de retour de Tripoli) et représentent un fort-des-halles, un travelot de Pigalle et la soeur d’Alice Sapritch. Devant la Trinité, on mime Lefruit de la Passion selon Singeant. Au pont au Change, on a mis en scène le baptême de Jennifer López par son amant Clovis, couvert de vase. Devant la fontaine du Puceau, des hétaïres gigotent et se « font des contenances » (sic). Bien sûr, on rase gratis (pas comme le barbier de Patapouf !) et on boit à l’œil lait, vin, cuba-libres et hypocras. Les Parigoths préfèrent le cuba-libre, allez savoir pourquoi.
On est venu pour voir le roi, parfois de très loin. Une délégation de Népalais-Thibétains a apporté en offrande un gros morceau d’Everest. Les sadhus de l’Inde ont enroulé leur lingam et le déroulent pour 3 euros. Trump a barri à Paris. La reine de Tsonga, la monstrueuse Salote Tupu, montre ses pudenda. Grain de Valls brait tout l’après-midi en s’aspergeant d’eau du Llobregat, qu’il a ramenée page 7 – de Garce-Bonne, mélangée à de la pisse d’okapi. Les fenêtres se sont louées à prix d’or. Des spectateurs campent sur les toits, en disputant des belotes acharnées.
Par la grand rue Sein-de-Nini, le cortège est arrivé à la Seine, envahissant Paris-Plage. Il est près de six heures du soir. On gagne Notre-Dame (au loto). Les portes sont closes, mais l’évêque Charretier, l’ex marchand de harengs, attend le roi au tournant, sur le parking, accompagné par son vieux copain l’archevêque de Bourges, qui n’est autre que Jeannot Cœur-de-Bœuf, le frère de l’argentier Jacques Cœur-de-Bœuf, mort de la vérole cinq ans plus tôt dans son exil de Chiottes, en Graisse (d’oie). Le pauvre Louis XI se rappelle qu’il a été baptisé au gros rouge à Bourges. Il n’est pas le dernier à comprendre pourquoi les butors de l’Université ont refusé de faire un pas de danse pour l’accueillir. Pour le moment, les voici donc devant la cathédrale, ces pseudo-docteurs, ces soi-disant régents qui ont léché le postérieur des rosbifs et des Bourre-Quignons pendant si longtemps, qui se sont pris pour les mètres à panser de l’Europe. » Vous allez voir, se dit le roi, comment je vais les étriller ». Un des minables ensoutanés s’avance, un papelard à la main, pour débiter un grand blabla. Louis XI le tacle et le fait taire dès le premier alinéa. « Ta gueule », qu’il lui dit. Les rieurs approuvent, sauf l’un d’eux qui est en taule ces jours-ci à Meung-sur-Ariège, un certain François Villon.
Mitre en tête, le fameux transporteur de morue, Charretier, qui se dit évêque de Méweps, se pointe devant le roi avec quelques feuilles de papier-cul, sur lesquelles est inscrit le texte du serment que Louis XI devrait prononcer. Mais il est de mauvais poil, ce vieux Louis. Il lit le trucmuche, il jette le papier-cul, il le fait piétiner et compisser par son canasson. Un des paragraphes parle de l’indépendance de l’Eglise, et ça ce n’est pas possible ! D’après le papelard, il faudrait même que Louis XI protège les évêques qui lui ont cassé les burnes pendant des décennies. Et pourquoi pas les imams ! Tiens, fume ! le roi refuse de signer ou de jurer cette idiotie. Et toc !
On discute cinq minutes, pour la forme, devant les Parigoths étonnés. Bientôt, parce qu’il faut en finir, le roi prête (à 13% d’intérêt) le serment qu’on lui demande, en se disant qu’il n’en tiendra jamais compte (comme Patapouf et comme tous les politicens). On l’a endormi en lui disant que c’était « une antique coutume », instaurée au temps de Vercingétorix. L’incident est clos, mais Louis XI grince des dents.On lui tend maintenant une poêle à frire, qu’il baise goulument. Il baise aussi les fesses des enfants de chœur. Les portes s’ouvrent. Le clergé danse la zumba et entre dans la cathédrale, suivi par le roi qui préfère danser le cake-walk. On chante les rengaines de Carla Bruni, à tue-tête, accompagnées par l’orchestre patatonique de Trans-en-Provence. La foule crie « Noël ! » bien qu’on soit le 31 août ! ce qui prouve qu’ils avaient forcé sur le cuba-libre. Le roi fait une sieste devant l’autel.
Les Parigoths acclament le roi quand il ressort (à boudins). Il remonte sur son canasson, plutôt fourbu, pour s’en aller aux Restos du Cœur-de-Boeuf, où un grand banquet est organisé par les gâte-sauce de l’Elysée. C’est le Trouduc de Bourre-Trogne qui paye la bouffe. Le faste du Trouduc l’a emporté sur la pingrerie du roi des Rosbifs, qui avait fait servir naguère des viandes réchauffées et des fish-and-chips. Pouah ! Encore mieux : le Trouduc n’a pas omis « la donnée », distribution de pognon au peuple, que le feu roi Charlot de Sète avait soi-disant oubliée.
Louis XI s’en va ensuite roupiller au Palais d’Omar Bongo, et le lendemain à l’hotel des Ritournelles, car tous les autres sont overbookés ou trop délabrés. Le roi reste encore à Pantruche trois semaines, pour promulguer quelques destitutions et révocations, puis il se taille en râlant et regagne les bords de Loire.
Adhémar De Vidauban – 2016