Ce numéro d’actualité est exceptionnel ! En effet, Adhémar a souhaité exercer un regard acerbe et déjanté sur les actuels événements se déroulant à Mossoul. Nulle part ailleurs vous ne trouverez une aussi magnifique glose journalistique. Mais chut, laissons s’exprimer Abou-Adhémar Ben-Klaoui (comme il s’intitule lui-même) :
CE QUE L’ON VOIT A MOSSOUL ou MOSSOUL EN DELIRE
Mossoul est en fureur. Chaque jour, la mitraille
Déchire le méchoui, le couscous, les murailles.
Tous ont fui. Le « calife » Baghdadi, cousin d’Ali Baba,
Est terré sous le sol, au fond de sa Kasbah.
Il a quitté Raqqah pour venir à Mossoul.
Ses frères lui reprochent d’être un foutu maboul.
L’horrible Abou-Omar, et quelques autres carnes,
Se montrent quelques fois aux « étranges lucarnes ».
Maudissant l’amer Lokh, le menaçant du pal,
Ils lui font des bras d’honneur et un toucher rectal.
Le « Calife » et ses femmes, avec leurs Oulémas,
Maudissent l’occident et surtout Trump-Pacha.
Un dentiste étonnant examine à grand peine
Les restes de méchoui qui gâtent leur haleine.
Ils se cachent, ils tremblotent, ils ont vraiment les foies..
Dans les rues dévastées, on ne voit plus un chat !
Ça canarde devant, ça canarde derrière,
Ça canarde partout, même dans leur postère.
Le canon à morpions, venu droit de Denver,
Projette des morbacs à tort et à travers.
Des canons plus puissants, venus des Appalaches,
Lancent des rats crevés et des bouses de vache.
On est saisi d’horreur par l’éventre-tomate,
Mais on craint encor plus le canon à patates !
Les autres armements, dus au grand Boris Vian,
Respectent les nanas, ne tuent que des enfants.
Des milliers de chaussons, posés sur les gravats,
S’ajoutent aux poupées, aux œufs en chocolat.
Les coucous de Flanby bombardent à gogo,
Ce qui ne plaît pas trop au grand Abou-Riko.
Les sbires de Poutine tiraillent sur le Tigre
Mais ça ne sert à rien, car Flanby les dénigre.
Là-bas, dans son gourbi, nommé Pentagaga,
Le vieux Trump pète un coup et ça pue à Damas.
C’est rien dit Patapouf, l’odeur que vous sentez
N’est pas due au sarin, mais au jus de mes pieds.
Les chars que vous voyez aux abords de la ville,
C’est pour offrir des fleurs à vos petites filles.
Et les mecs en treillis qui courent dans les rues
Ce sont de braves gens de l’armée du salut.
Vous voyez devant vous un flot de Salamistes,
Préférant salami (1) à Salafi ! Fumistes !!!
Ces crétins puent du bec, marchent à quatre pattes,
Confondent l’eau du Tigre et celle de l’Euphrate.
Ça brûle à Tell Afar, ça rôtit vers Alep,
Palmyre a disparu, comme Jérimanep (2).
A demi cuits, les morts étalent leurs entrailles
Et les affreux vautours viennent faire ripaille.
Terrés dans leurs bunkers, les pauvres journalistes
Comptent les macchabées et en dressent les listes.
On les sent dépités. Mais tous comptes bien faits
Cela vaut beaucoup mieux qu’être décapités.
Un obus vient de choir au quartier d’Al-Khalson
Et cent trente fellahs exhibent leur côlon.
C’est le foie, dit Galien. Mais non, dit Hippocrate,
C’est le duodénum ou peut-être la rate.
Le cheikh de Samarra s’enfuit jusqu’à Kirkouk :
On l’a chassé d’ici car il pue comme un bouc.
Le Tigre veut rugir, mais, sec complètement,
Son lit sert de dépôt aux trafics d’armement.
Un tas de policiers, putréfiés déjà,
Jonchent le sol sacré du centre de Zakha.
Abou-Kadr les relève et leur bouffe les noix.
Les imams crient au feu et les muftis l’éteignent.
Abou-Ali veut tout gazer, méchant comme une teigne.
La divine Aïcha a perdu ses clients !
Les « os » qu’elle rongeait jadis à belles dents
Ont pris des dimensions bien trop microscopiques,
Tant la peur a réduit leur aspect héroïque.
Le palais de Sinjar est en capilotade.
Les vergers de Mossoul sont remplis de… grenades.
Inch’ Allah, dit le fkih. Mektoub, répond l’imam ;
Et tous deux sont cachés au sous-sol du hammam.
Les sunnites sont là. Ce que font les Chiites,
C’est très exactement ce que leur nom indique.
Quant aux belles houris, du boxon d’Abou-Salah,
Elles sont maintenant dans les rues d’Ankara.
Le barbier, il se barbe, et c’est les murs qu’il rase !
Tous ont fui par milliers, ô nouvelle Anabase !
Ceux qui restent à Mossoul se regardent en biais.
Y’a des guérilléros sous les moucharabiehs.
Plus de couscous, hélas ! et la viande est si rare !
Le tajin fait défaut et le méchoui se barre
Avec le Rondi-Bey, avec le Ras-Dada,
Comme disait quelqu’un que je ne nomme pas.(3)
Devant tout ce chaos, Al-Baghdadi, le « calife » modèle,
Caresse Abou Kassem et lui roule une pelle.
Il rit à belles dents, gratte ses cataplines,
Se tourne avec ferveur vers le sud, vers Médine,
Pour réciter enfin quelques belles sourates,
Les pieds dans l’eau pourrie des rives de l’Euphate. (4)
Il est fier, il est grand, il est même serein.
Dans les rues de Mossoul flotte le gaz sarin.
Enfin, dans un recoin, le grand Abou De-Souffle
Décapite les gens, et son clébard les bouffe.
Voilà ce qu’on peut voir, à Mossoul ce matin,
Grâce à Abou Denerrh, reporter clandestin.
Adhémar, Ayatollah des Poètes (09.11.2016)
(avec la collaboration de Victor Hugo, notre envoyé spécial à Mossoul)
(1) ► Hallal, bien sûr. Fait avec des gésiers d’autruche et des sabots de yak.
(2) ► Si Victor Hugo a inventé Jerimaneth, je peux bien inventer Jérimanep ! D’ailleurs, c’est lui qui me l’a soufflé !
(3) ► C’est ce vieux Paul Reboux, grand-maître du pastiche. Pastiché lui-même par un certain Paul Guenel en 1947. Un « métapastiche, quoi !
(4) ► Mais non, c’est le Tigre, bougre de couillon !
Après tant de merveilles, il nous faut retourner à la routine ambiante :

Les titres de l’Actualité auxquels vous avez échappé (« Personne n’obligera le pot de terre à taire ce que se permet le pot de fer de faire » (Jean Brasier 1910-2003):
1/ Réfugiés bidon: Le journal allemand Die Welt am Sonntag révèle que des personnes réfugiées en Allemagne, bénéficiaires d’allocations, font des séjours de vacances dans leur pays d’origine. Cela jette le doute sur la réalité des persécutions ayant motivé leur exil. Ah bon ?
Selon une enquête de l’hebdomadaire allemand Die Welt am Sonntag, des réfugiés enregistrés en Allemagne, et à ce titre bénéficiaires d’allocations, font de courts séjours dans leurs pays d’origine. On note parmi ces destinations la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan. Autant de pays dont certains ressortissants obtiennent le statut de réfugié en Occident compte tenu des dangers et des persécutions dont ils pourraient être victimes en y vivant. Des pays où les consulats occidentaux recommandent de ne pas se rendre, sinon pour des raisons d’extrême urgence.
La Bundesamt für Arbeit (BA), l’agence fédérale allemande pour l’emploi, évoque pour sa part un «certain nombre de cas» de séjours de migrants au pays. Mais selon un porte-parole cité par Die Welt am Sonntag, l’agence est dans l’impossibilité de fournir des statistiques précises : «Il n’y a pas base légale pour cela, aussi nous n’avons aucune information.» Selon les règles allemandes régissant les droits des demandeurs d’asile, les migrants ont le droit de quitter leur pays d’accueil pour un durée maximale de 21 jours.
Des réfugiés économiques ?
Et si les réfugiés bénéficiaires d’allocations doivent communiquer à l’administration les dates et durée de leur «congé», rien ne les oblige à en donner la destination. Or, même si l’agence fédérale pour l’emploi venait à en être informée, cette dernière n’est pas autorisée à la transmettre à d’autres organismes publics et encore moins au public, au nom de la «protection des données personnelles».
L’Office fédéral de la migration et des réfugiés (BAMF) y voit pour sa part une bonne nouvelle. «S’il s’agit d’un voyage d’agrément, c’est une indication que le réfugié ne craint pas les persécutions». Mais le ministère allemand de l’Intérieur n’est pas de cet avis et a expliqué que le voyage d’un demandeur d’asile dans un pays dit de «persécution» prouvait de facto l’absence de danger – base de la demande d’asile – et pouvait conduire au retrait du statut de réfugié.
Source : Die Welt am Sonntag
2/ 4 blagounettes (je m’excuse pour la dernière qui est atroce… Pardon !!!): A/ Et alors, gravement et solennellement, l’officiant a proclamé devant toute l’assemblée: « S’il y’a une personne qui s’oppose à ce mariage, qu’elle se manifeste maintenant ou se taise à jamais. »
Soudain, au fond de la salle, il y a une femme enceinte qui s’est levée et a commencé à s’avancer dans l’allée centrale du temple, avec un enfant de 3 ans à la main.
Le marié transpirait, la mariée s’est évanouie.
Tous les cœurs battaient.
Arrivée devant le pasteur, elle a dit:–« Quand on est au fond, on n’entend pas très bien » !….
B/ Quelle est la différence entre un funambule qui traverse le Grand Canyon et un gars qui se fait faire une gâterie par une très vieille dame de 92 ans?
Dans les deux cas, il n’y en a pas… Il ne faut absolument pas regarder en bas.
C/ Une femme qui a forci se contemple dans sa glace: « D’après ce fichu miroir, je suis enceinte !… Le père doit être Nutella ! »
D/ La scène se déroule dans la chambre à gaz d’un sinistre camp d’extermination. Les portes se sont refermées et les brutes nazies ont déversé les granulés de Zyklon B dans les colonnes creuses. Dans l’obscurité tragique, une voix stridente de femme terrifiée hurle: « Oh mon Dieu! Le gaz monte!
– J’achète! répond une autre voix dans la salle ».