El Desdichado dans tous ses états
Posted in Oulibouf on mai 20th, 2014 by gerard – 1 CommentPour une fois, on va faire dans le sérieux (…enfin, pas trop tout de même!) et le complilatoire. C’est Adhémar qui a synthétisé pour vous cette étude du fameux sonnet de Gérard de Nerval. Ecoutons le Maître:
« Je tiens à porter à votre connaissance (Mais non! Marie-France n’est pas en cause!) que je n’ai fait que vous prêter tout ça. Je vous demande donc de me restituer le Pausilippe et la mer d’Italie dans l’état où vous les avez trouvés, et dans les plus brefs délais, sous peine d’assignation par voie dûment règlementée d’huissier assermenté (Non mais des fois! Pas plus tard qu’hier, j’avais besoin du Pausilippe pour caler une chaise bancale et…oualou! C’est alors que je me suis souvenu vous l’avoir octroyé pour quelque temps; « Il faut rendre à Gésar ce qui appartient à Gésar ».)
Je vous donne ma bénédiction parthénopéenne,
San Genardo alias Adhémar
PS: Le sonnet palindromique, à mon avis, est un véritable tour de force. Chapeau signor Perry-Salkow! »
Et d’abord l’original : El Desdichado (le déshérité)
Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Rappelons qu’Adhémar avait déjà commis une parodie avec « Le maudit Nico » en Décembre 2012 ici: http://gigaproduction.fefaine.be/2012/12/20/parodies-06/
Manions céans l’art du contrepet : El Desdidocha (le désir été)
Je suis le très benêt, – le Veuf, sain, long, collé,
Le pince d’A qui traîne à la bourre au lit tas
Ma seule moelle est torte, – et mon long cul lesté
Sorte le loir nos payes de l’Amélie collant
Dans l’anneau du ton buis, Toi qui les consommas,
Pends-moi le rôt Silippe et la mire délita
La fleur qui plaisantait à mon corps de scellé,
Et la trouille et le Prose, à la lie près, salant.
Suis-je à mousse ou Fébur ?… Burignan ou Lison ?
Mon Front est courge en or du bérêt de la Zen ;
J’ai roté dans la grève où nie la reine sage…
Et j’ai, foi de vingt cons, traversé l’acquéreur :
Modulé tour à tour, faon sur la lyre d’Or
Les fers saints de la soute et les cris de la pie.
Ernard de Javel
Un peu de Géographie ne nous fera pas de mal : Delle Hesdin Bachos
Suisse Lège d’Evreux, d’Elbeuf ou Condolet,
Leuc Prince de Fontaine, de La-Tour, de Folies
Poiseul L’Étoile, Aigues-Mortes, Ermont, Luc, Castellet
Portes à Soleilhas Andelat et Sully
Dance Nuits du Tombeau, Toi Quie, Codolet,
Moirans* le Saint-Yliph et Laz Mère de Galy
Feurs Quie Plaisia Thaon, Domqueur de Cholet
Eth La-Treille où Rubempre Oo Valrose Sully.
Saint-Amour Houx Pétrus ?…. Frontignan ou Chinon ?
Domfront est Rouge en Corps du Baissey de l’Areines ;
Gets** Trévey dans la Brottes, Arnage et Chantereine
Hagedet Foix Vaincs Seur Traversères et Ablon :
Meaux du Lent Tours à Tours La-Neuve-Lyre de Fey
Ley Soupir de Laas Saintes et Crissey de Laffrey.
Guérard de Merval
* Inversion de mauvais aloi et de mauvais goût, comme le reste d’ailleurs, mais il faut Osée comme dit le prophète.
** Licence politique : la commune se nomme Les-Gets.
Tâtons un peu de l’occitan dans une traduction très libre : Lou sandon
Estous an Ténébro, – an Veu, – an méconsoul,
An archi des soudouest qué sa tour benaboul :
Mou niquos Stella clamps, – et mou lout y consteul
Pourte an Souli negro doul Maelsteul.
En la noï du Tombreau, Tou qui me boussolé,
Rend mé le Beau Philippe* tadla mère d’Athalie,*
Quête fleur cou plussez t’ au massour mausolé,
Et la breille hen le cancre hen la prose salie.
Sous-jimour ou pipraj ?… gnasilu ou belen ?
M’etron ousta rota del bizou del jehene ;
A pensu des Erotte ousque tremp el pisce…
Ousta moult agagnu uplou dam Anequempis :**
Luolur an tillur parmelage aboné
Suspiracion du gra hen hurlos den magré.
Grados de Novilladous
Note du traducteur : Il faut excuser le traducteur qui a appris l’occitan tout seul avec un dictionnaire uniquement occitan-français, par une méthode accélérée (L’occitan an tre dious). Travaillant jour et nuit seul le café de Vic-Fezensac (variante occitane de l’irish coffee) lui permit de tenir.
Notes de l’éditeur : * Le traducteur a hésité, ne connaissant pas le Pausilippe, mais il a osé un enjambement douteux.
** Manifestement le traducteur est à cran et ne tient que par le café.
Note sur la prononciation : Le « u » se prononce « ou » comme dans mou, en fin de mot ou se prononce « aou » comme dans maousse. Gn est mouillé. G est sec. J final = ï. Toutes les finales s’entendent.
Puis, dans le Calembourgeois ou l’Apeuprèrisme, on peut trouver: Aile des dix chapeaux
Description calembourique d’un Être déshérité, fabriqué de pièces rapportées aux allures animales et végétales, habillées d’étoffes colorées à double sens, lequel fut construit en maints lieux par le générateur d’équivoques d’un faux-abbé fatigué.
Je suis ténébreux d’Houilles,
Je suis veuf de pigeon,
Inconsolé de poule,
Et prince Monseigneur à la tour Magne à Nîmes.
Mon étoile de jute est morte Adèle,
Et mon anaco luth est con comme un balai stellé de coco*
Porte au Vecchio
Le soleil de plomb noir de geai
De ma mélancolie de vin.
Dans de loup la nuit du hibou
Du tombeau, lérot de Ravel
Toi l’amatla qui m’as l’autre eu, consolé Pidoptère
Rends-moi le de boeuf, le Pausilippe oh ! campe
La mer d’Athalie quête ;
La fleur de nave qui plaisait tant à cul-de-porc**
La treille où le pampre à l’ognan s’allie Monade.
Suis-je amour, melon ?… lusignan ou biron de jambe ?
Mon front est rouge et de l’Isle, encor de chasse de la reine des prés ;
J’ai rêvé, Ronèse, dans la grotte à Sion où nage d’écrevisses
La sirène Annie…
J’ai deux fois de canard
Vainqueur de laitue
Traversé tassé l’achéron ce veau
Modulant joue démon sur la lyre d’Orphée des râles
Les soupirs aux mânes de la sainte éthique
Et les cris Nocéros de la fée des rations.
Et c’est ainsi que tous ces faits néants ont feinte faim de fin comme un limier pour trouver un demi-cent de calembours.
Alnachard Nerskimot
* le balai aussi.
** noeud de marin.
D’après une idée de l’abbé Claude Chérrier (1658-1738) et ses « Polissoniana ou Turlupinades » (1722).
Voici le petit dernier du Maître, peu ou prou dévergondé, mais qui s’en plaindrait?
Je suis le crapoteux, le bof, l’incontrôlé,
Le prince des fredaines à la tronche flétrie.
Ma seule couille est molle et mon cul dévasté
Porte les coups de dents de ma vieille toupie.
Dans le lit du Congo, toi qui m’as tant sucé,
Y’a pas de Pausilippe, ni de moule en folie,
Le cul qui plaisait tant à mon zob désolé
S’est enfui pour baiser avec Berlusconi.
Suis-je Arthur ou Olga ? Karl ou Boccolini ?
Ma bite est rouge encor des pipes de concierges.
J’ai rêvé dans la crotte parmi les cactus-cierges.
Et j’ai deux fois par jour niqué tutti-quanti !
Enculant tour à tour, sans souci de Morphée,
Le jeune rigolo ou la vieille paumée.
Gérard le Nerveux alias Adhémar of course – 2014
Enfin un chef d’oeuvre dégoté par Adhémar:
Sonnet palindrome de Jacques Perry-Salkow |
Ô BOBO !
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On pourra prolonger sa réflexion avec d’autres parodies dans les liens suivants (surtout le dernier):http://211-i-bless.skyrock.com/1798678208-Parodie-du-poeme-El-Desdichado-de-Gerard-de-Nerval-dediee-a-la-211.html
http://xx-moimonmoi-xx.skyrock.com/3168235152-Travail-de-francais-la-parodie-de-El-Desdichado-de-Gerard-de-Nerval-25.html
http://www.graner.net/nicolas/desdi/debu
http://lewebpedagogique.com/leguide/2007/09/17/seconde-7-et-10-el-desdichado-de-gerard-de-nerval-1808-1855/
http://ardecol.inforoutes.fr/titivillus/style/abaclar.htm
http://graner.net/nicolas/desdi/abec#menu
http://www.gef.free.fr/oulipo8.html