Parodies 06
Posted in Oulibouf on décembre 20th, 2012 by gerard – 3 CommentsAdhémar s’accommode ici de « El desdichado » de Gérard de Nerval (l’original : http://www.poesie.net/nerval3.htm )
Le maudit Nico
Je suis le malheureux, le nul, l’abandonné,
Le Prince des losers, à la gloire abolie ;
Ma puissance est bien morte et mon corps étiolé
Porte les habits noirs de la Mélancolie.
Dans la nuit du Maroc, toi qui m’as déporté,
Rends-moi mon Elysée et Rachida Dati,
L’Angela qui m’aimait et Fillon qui ramait,
Et tous les Godillots qui criaient : « Vive lui ! »
Suis-je le Président ? Suis-je un pauvre zombie ?
Mon front est rouge encor du baiser d’Angela,
J’ai rêvé d’être un dur pour la belle Carla…
Et j’ai, deux fois battu, fui jusqu’en barbarie,
Regardant tristement, de ce lointain rivage,
Le roi des pédalos me faucher mon fromage.
Adhémar – Mai 2012Dans « Les rayons* et les ombres », Victor Hugo a commis « Oceano nox » (cf http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20110912141852AAJpzol ), Adhémar en a profité outrageusement (* = il s’agit ici des rayons des roues de vélo naturellement) :
LA LEGENDE DES CYCLES
O combien de grimpeurs, de rois de la pédale,
Qui sont partis joyeux vers les cimes fatales
Sur la selle cruelle ont usé leurs klaouis !
Combien ont disparu avec leur bicyclette
Le nez dans le guidon, la peur dans les roupettes,
Sous le brouillard trompeur à jamais enfouis !
Nul n’envie votre sort, ô bagnards du guidon,
Dévoués porteurs d’eau, forçats du peloton,
Vainqueurs du Tourmalet ou traînards décatis,
Aigles des Pyrénées ou rois de la poussette !
Vous ahanez sans fin en sifflant vos canettes,
Tristes copies de Coppi !
O splendides héros qui pissez sur la selle,
Qui mangez en roulant et humez vos aisselles,
Vous cahotez le long des rochers effrayants !
O sprinteurs explosifs, ô suiveurs résignés,
Menacés par le vent, la voiture-balai,
Le furoncle et l’horrible accident !
Je chante vos exploits, tel Homère ou Virgile,
Je vous loue, je vous plains, je me fais de la bile
En voyant vos efforts et parfois vos malheurs !
Je compatis toujours devant votre calvaire.
Je souffre tellement qu’il me vient un ulcère
Quand j’entends grincer des railleurs !
Etc, etc, etc…
Adhémar de Thunder-ten-Tronck – 12.07.2003A l’image de Ponge, Guillevic, Fourest (ex: colonne, hélas écrite en jaune sur fond blanc, de gauche de http://vantal.over-blog.com/article-2854662.html ) , et bien sûr Michaux (ex: http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/transver/jeupoeti/grcombat.htm )… mais aussi Bécaud (rappelez-vous http://fan-de-bb.forumpro.fr/t325-croquemitoufle-de-gilbert-becaud et pour l’air http://www.youtube.com/watch?v=_jhigkoBhiQ ) je me suis essayé à inventer des mots:
La virago virageuse
Fiantre ! Ma Jeannetouille vivait scoliosée,
La verbrale colonne toute zigzaguée
Et plus tordesque que politiqueux vérards,
Bancaleute comme Lama en son plumard.
Vouloir la zigouiguer était toute une affaire
Car zante fois sur cent, on ratait sa perlière.
Je l’enfûtais pourtant par un noir soir d’hiver
En lui débosquant tout dré mon ch’tit Gulliver.
Mirlaine ! A vouloir lui trifougner les floberts
_ Tancrédieu ! _ on avait l’impressouille charneuse
De s’engrougner du Badinter à France-Inter
Qui aurait vraiment la salmicroûte brenneuse.
Oh, comme je t’aillais ma brelle Jeannetouille !
Toi qui me refila, hélas, la morphyllis
Jusqu’à me faire extraplater les dives gouilles,
Au point de les prendre pour des volubilis.
A cet aujourd’hui, peu me chaut qu’autrui m’envive
De mes ruts slalomeux entre tes osselets.
Ce qui blogue à mes yeux avec cette poussive
C’est d’être poignetté lorsque je suis scalé.
Jeannetouille , qui avait été sarkophile
Avant de tournecasaquer pour le Françoué,
Et qui gnafra sec tant de frometons* débiles,
Lors, que de sarkophage on l’affubla d’emblée.
Jeannetouille calta par un beau trémuscule,
Avec son dos en « Z » digne de Zorro.
Et je peste, ballant comme bourse à taureau,
Au milieu d’invertis feuillant des renoncules.
Jeannet Hunebelle-Hattmaître alias Gérard – 2012
*= Dont le fameux faux-mage de HollandeMerci à Maurice Rollinat et à sa célèbre « Mademoiselle Squelette » ( http://fr.wikisource.org/wiki/Mademoiselle_Squelette ; pour l’air de la chanson, cliquez, en n°3, sur le triangle blanc sur fond vert: http://www.fresselineshier.fr/Rollinat/mp3.htm) J’ai cependant changé ses heptasyllabes en octosyllabes :
Mademoiselle Polissonne
Mademoiselle Polissonne,
Je l’avais surnommée ainsi,
C’était une grosse cochonne.
Je venais des Bouches du Rhône,
Je la connus au Racati*,
Mademoiselle Polissonne,
Comme elle était folichonne !
Dieu ! Combien de folles nuits !
C’était une grosse cochonne !
Et des seins comme des bonbonnes
Qui émoustillaient mon zizi !
Mademoiselle Polissonne !
Ô Vénus, comme elle était « bonne » !
Et, surtout au jeu du déduit,
C’était une grosse cochonne.
C’est sûr qu’elle en faisait des tonnes
Cette futée p’tite souris !
Mademoiselle Polissonne.
Et bien qu’elle fut un peu conne
Avec un Q.I. rabougri,
C’était une grosse cochonne.
Je lui parlais de Perséphone,
Elle répondait Lady Di,
Mademoiselle Polissonne.
Mais jamais il n’y eut maldonne
Quand j’entrais dans son cagibi.
C’était une grosse cochonne !
Touchant son érogène zone
Au fin goût de piment ranci,
Mademoiselle Polissonne,
J’y trouvais une étrange faune
Qui me causa la syphilis :
C’était une grosse cochonne.
Quand je guéris de ce mal jaune,
Je me sentis tout ramolli,
Mademoiselle Polissonne !
Et je dus quêter des aumônes
Pour rembourser tous mes crédits.
C’était une grosse cochonne !
Ses forts appétits de lionne
M’ont donc souvent cloué au lit,
Mademoiselle Polissonne.
Quelquefois, sur son polygone
Que même une aune ne remplit
_C’était une grosse cochonne_
Comme un verre qu’on étalonne,
J’étais plus zéro qu’infini !
Mademoiselle Polissonne !
Elle finit par être nonne,
Rejoignant les sœurs de Marie,
C’était pourtant une cochonne.
Aujourd’hui, lorsque minuit sonne,
J’évoque cet amour enfui…
Mademoiselle Polissonne,
C’était une grosse cochonne,
Je dirais même une vraie truie.
Gérard – 2012
* = Quartier populaire de Marseille ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Racati )