Groumije et Mastapur
Posted in Oulibouf on août 20th, 2010 by gerard – Be the first to commentAdhémar a, entre autres enfants, une fille. Cette fille a, entre autres copains, une amie. Cette amie a, entre autres habitudes, la fâcheuse manie d’inviter ses potes en se piquant d’exceller en Cuisine… Mais je laisse la parole à Adhémar qui vous expliquera tout ça aux petits oignons:
Il faut que je vous raconte toute l’histoire, depuis le jurassique. K. a une copine qui est nulle en cuisine, mais qui aime bien inviter les gens à dîner chez elle. A son insu, ils viennent tous avec des sandwiches, des pâtés, des fromages et des chips, cachés dans leurs slips. Cette copine ne sait faire que deux plats, que personne n’a jamais pu identifier, et qui sont assez vomitifs. Ils sont différents, manifestement, mais on ne sait pas en quoi. Pour les distinguer malgré tout, une équipe de goûteurs kamikazes leur a donné des noms : le mastapur et le groumije.
La consistance est presque la même; l’un est couleur caca-d’oie et l’autre plutôt « glaire de baleine ». Quant au goût, les avis sont très partagés. Certains, les plus nombreux, disent que le groumije rappelle le goût du manche de parapluie. D’autres penchent pour le goût de sonde utérine après usage. Quant au mastapur, il évoque sans erreur possible le goût de la bouse de yak, dans l’année qui suit son éjection. Là, tous les convives sont unanimes.
Voilà, ce sera tout pour ces deux merveilles culinaires (ce n’est pas pour rien que dans culinaire il y a cul). En 2003, j’avais commis cette ridicule pochade. A l’époque il y avait Bush, et Chirac, et Schumacher, et Tony Blair (qui mettait son blair dans mon croupion… c’était plus rigolo que Woerth). J’ai donc remplacé les têtes de noeuds qui ne sont plus d’actualité par de nouveaux crétins (et crétines). Ah oui ! c’était quoi le modèle de ça ? J’ai oublié, je vais essayer de le retrouver: peut-être dans les Odes Funambulesques ? Emaux et Camées ? Homos et Camés ?…
BALLADE DES OCCUPATIONS DE CE TEMPS
(DITE BALLADE DU GROUMIJE) (25 mars 2003, revue et mise à jour le 7 juillet 2010)
Madonna beugle ses chansons,
Ferrari conte des prodiges.
Annie Cordy remue ses fanons,
Tina reste encor callipyge.
Marceau nous montre ses tétons.
Johnny braille et nous désoblige.
Belmondo crache sur Delon
Et Rocco Siffredi s’érige.
LePers donne des picaillons
Et Delarue lui fait la pige.
Sur son rocher, un riche con
Pédé prétend qu’il dirige.
(De çuilà, je dis pas le nom
Car je crains bien trop les litiges !)
Il court bien après les garçons,
Ses soeurs…leur air nous afflige !
Au lieu d’admirer ces dondons,
Moi, je déguste le groumije.
Fillon nous donne des leçons,
Hollande brait, Fabius exige.
Ballamou secoue ses mentons,
Martine couine et nous fustige.
Merkel entube ses teutons.
Sarkozy donne le vertige.
Woerth met son blair dans mon croupion.
Poutine gonfle ses rémiges.
Obama rit avec ses trouffions
Tandis que le monde se fige.
Joyandet nous prend pour des cons.
Guaino ne voit que son prestige .
BenLaden se joue des espions.
Moi, je déguste le groumije.
Pernaud endort tout de son ronron.
La 3 retourne au félibrige.
Ruquier vomit sur Ardisson
Et le pitre Bigard voltige.
Bravo rit comme un canasson.
Arthur réprimande et corrige.
A « Qui veut gagner des millions »
On a peur, notre sang se fige.
Tapie radote à l’unisson.
Alonso conduit ses quadriges.
Serena sue comme un cochon.
Kersauzon rame sur l’Adige***.
Hulot vagit chez les Dogons.
A la 5 personne ne pige.
Ils courent tous vers le pognon.
Moi, je déguste le groumije.
Prince, ces gens sont des bouffons.
Et voilà pourquoi je rédige
Cette ballade à la Villon.
Ils sont mous du bulbe, vous dis-je !
Que l’on balaie ces histrions,
Ou tout au moins qu’on les corrige,
Car, après le fisc qui me tond,
Dois-je encor souffrir qu’on m’oblige
A les admirer ? Eh bien non !
Moi, je déguste le groumije.
Adhémar de Thunder-ten-Tronkh
*** ou ailleurs, car un trimaran sur l’Adige, ce serait surprenant.
Ah ça, mais tu ne penses qu’à te goberger!
Approche Manaudou, sous-fifre ayant nagé,
De ta vuvuzella, réveille le vertige
Que tout humain a, à savourer le groumije!
Serait-ce de la testicule de Migou?
Ces choses douteuses dans le tout-à-l’égout?
La partie carnée d’un furoncle de cyclope?
Le chaînon manquant menant à Dave-la-lope?
C’est un peu tout cela, mais nettement meilleur!
Un agrégat de sanies, en fait: Le Bonheur!
L’arrivée du groumije sur une bonne table
Fait que tous les convives se remuent le râble.
Tous sont frappés de spasmes hautement meurtriers,
Lors, il faut vers les SAMU les rapatrier.
Boire un seul antidote aux vertus lénitives:
Nommons le mastapur en dose apéritive!
En prise séparée, chacun est un poison,
Consommés de concert, on tombe en pâmoison!
On peut s’informer davantage ici: http://www.carto.net/neumann/travelling/china_tibet_2001/18_shigaze/10_yak_shit_drying_on_wall.jpg ou http://www.silvancolani.com/chodaidee/chodaidee.html etc, etc…
NOURRITURES TERRESTRES
Ainsi donc Adhémar, ce jour nous émerveille
Avec une ballade à nulle autre pareille,
Comme aurait pu écrire le poète Villon,
Ce maître en poésie et en péroraison.
Son sujet : la cuisine ; le choix est délicat
Quand on voit qu’aujourd’hui il nous parle d’un plat
Dont le goût bien douteux, pourrait nous rebuter :
Le succulent groumije qu’il semble apprécier.
Cependant, (comme on dit du sexe d’un vieillard)
Nombreux sont les adeptes du mets au nom bizarre
Un nom fort peu courant, dont le sens est obscur :
Vous l’avez deviné, oui, c’est le mastapur,
Ce plat venu d’Afrique ou du Turkménistan
Qui fait la grande joie de très nombreux gourmands,
Un produit, dont le goût rappelle, on le déplore
Celui des déjections de ce grand herbivore
Qui vit dans le Tibet et en Extrême Orient,
Le yak, aux longues cornes et au poil abondant ;
Ce produit, disons-le, de saveur singulière
Est souvent recherché par maintes cuisinières
Friandes d’omégas ou de produits bios
Que vantent allègrement de très nombreux journaux
Soucieux de faire connaitre enfin au monde entier
Comment pour se nourrir on se doit d’opérer.
Le mastapur alors devient pour ces minables,
Afin de subsister, le mets irremplaçable,
Nourriture des Dieux et des gens avertis
Arbitres du manger et chantres du frichti.
Fini le coq au vin, fini le fricandeau
Ou bien de Rossini le génial tournedos.
Finis également, pour les accompagner
Les bons crus du terroir qui nous font tant rêver :
Les médocs et les graves ou les vins liquoreux
Remplacés désormais par un coca gazeux.
Et chaque restaurant bientôt vous servira
Le fameux mastapur au bon goût de caca.
Ce jour-là Jean-Pierre Coffe à la télévision
Maudira le produit dont il est fait mention :
« Tout ça c’est de la merde, dira-il courroucé,
Faite pour les gogos et tous les demeurés »
Et quant à moi, je vous le dis
J’aime bien mieux les spaghettis*
Raimondo 2010
* On constatera (je dis cela pour les moins incultes) que les deux octosyllabes qui clôturent cette œuvre poétique constituent une antithèse quasi hugolienne, que le grand maître n’eut pas désavouée. Je précise cela, car il est indispensable que mes lecteurs s’habituent à mon art d’écrire.