Un comique cultivé
Posted in Oulibouf on juillet 20th, 2010 by gerard – Be the first to commentA propos de culture
par l’éminent linguiste Raimondo
Le Rédacteur en chef de Gigaproduction m’a fait quelques remarques, très acerbes d’ailleurs, au sujet des articles que je lui proposais, les trouvant trop osés et même trop orientés.
- Vous êtes un obsédé, me fit-il remarquer. Vos histoires graveleuses vont finir par lasser nos lecteurs et surtout nos lectrices. Mon cher Raimondo, je vous aime bien, mais sachez que dans la vie, il n’y a pas que la quéquette… Et la culture ? ajouta-t-il sur un ton qui ne souffrait aucune remarque.
Penaud et confus de cette réflexion acide, j’ai donc tenté de rédiger un article qui, j’en suis certain apportera à nos lecteur la culture qu’ils recherchent.
1/ Culture antique: Sachez donc que le grand général Jules César, fut incinéré alors qu’il désirait, de toute éternité, reposer dans la terre. Il l’avait mainte fois précisé. La veille d’une bataille, réunissant ses centurions, et après avoir évoqué avec eux la stratégie à mettre en œuvre, il terminait son propos par cette consigne :
- Si je meurs au combat, je veux que l’on m’enterre.
Il précisait cela, car à l’époque, on ne s’encombrait pas de vaine cérémonie ; les morts au champ d’Honneur restaient sur le terrain, servant de manne aux carnassiers, les aigles, les gypaètes barbus, les vautours et autres mangeurs de chair.
Or, d’aucuns moins incultes le savent peut-être, ce glorieux général, à qui nous devons la conquête de la Gaule, ne mourut pas à la guerre mais il fut assassiné, durant les ides de mars (période de l’année durant laquelle on se nourrissait à Rome de poissons rouges). Quelques malandrins, auxquels s’était joint son fils Brutus, le transpercèrent de part en part de leurs épées vengeresses. On a écrit (un Plutarque ou un Suétone quelconque) qu’en remarquant la présence de son fils, Jules aurait prononcé cette immortelle phrase latine : « Tu quoque mi filii », qui peut se traduire par « Toi aussi mon fils » et non comme certains l’ont écrit « T’es cocu mon fils ».
Ce Brutus parricide poussa l’ignominie jusqu’à contrevenir aux désirs de son père : il brûla son corps, au lieu de l’enterrer. Comme la nature est ingrate !
Fort heureusement, un écrivain soucieux de réhabiliter la mémoire de César, et pour rappeler l’obsession qu’il montrait à la veille de ses combats, fit paraitre un opuscule connu de tous les lettrés : « Les qu’l’on m’enterre de Jules César », que toutes les bibliothèques municipales se doivent de posséder.
Raimondo 2010
P.S. J’espère que mon Rédacteur en Chef, en lisant cette anecdote historique, remarquera l’étendue de ma culture et que désormais, il s’adressera à moi sur un tout autre ton.
2/ Culture classique: Un soir, le grand roi Louis XIV ayant du vague à l’âme, éprouva soudain l’envie, faute de mieux, de rendre hommage à son illustre épouse, la reine Marie-Thérèse, fille du roi d’Espagne Philippe IV. L’aventure amoureuse du souverain avec la jolie Angélique de Lavallière était terminée, celle avec La Montespan n’avait pas débuté, bien qu’ayant déjà entraperçu la belle, il avait a son sujet, quelques idées derrière la tête. Le roi se trouvait donc esseulé, et malgré le peu d’envie qu’il montrait d’ordinaire à lutiner une épouse dont les canons de la beauté n’avaient rien à voir avec ceux des femmes de sa suite, il décida ce soir là de la rejoindre en ses appartements. Il avait demandé à son valet de nuit, d’aller prévenir la reine de son imminente visite.
- Picard, allez dire à la reine qu’elle se tienne prête à recevoir les hommages de son royal époux : il est des moments où la nature réclame ses droits et ou il faut penser à la succession au trône de France.
Le serviteur obéit à cet ordre mais il revint la mine contrite ayant constaté le peu d’enthousiasme qu’avait montré la reine en apprenant cette nouvelle. Il n’osa cependant pas s’en ouvrir à son royal Seigneur, pour ne pas l’importuner et lui gâcher par avance son plaisir.
Par un escalier dérobé, destiné exclusivement à cet usage, le roi regagna la chambre de la reine qui l’accueilli avec le sourire, un sourire forcé certes, mais, comme son confesseur le lui avait souvent signifié, elle se devait de répondre aux désirs de son époux sans rechigner. La reine cependant avisa aussitôt le roi d’un petit contretemps : elle était indisposée.
- Qu’à cela ne tienne, lui dit-il, une petite branlette de vos doigts câlins fera l’affaire.
Et la reine s’exécuta. Le roi eut préféré une bonne sucette, mais à l’époque, cette façon de procéder n’était pas encore répandue, ni dans la noblesse, ni dans la bourgeoisie, étant encore l’apanage des professionnelles de l’amour tarifé.
Quelques jours plus tard, le roi n’ayant pas encore conclu avec Madame de Montespan, se tourna à nouveau vers la reine, toujours indisposée, pour calmer ses ardeurs. Cette fois, le souverain usant de son imagination débordante, donna à la branlette qu’il était venu recueillir, une allure différente. Comme la reine, femme assez replète, possédait deux seins particulièrement généreux, il eut la géniale idée, d’utiliser ces glandes et leur souple maintien pour parvenir à un salutaire soulagement de son sexe.
Dès le lendemain, au cours du conseil royal, il donna ordre à Colbert, son ministre, le Fillon de cette époque, de vouloir bien rédiger un édit dans lequel serait fait mention d’une méthode dite « La Branlette espagnole » eut égard à cette reine ibère qui l’inspira.
L’expression est parvenue jusqu’ à nous, elle s’est même enrichie quelque peu, certains la remplaçant par la locution : « Cravate de notaire » terme dont votre serviteur, n’a pu jusqu’ici déterminer l’étymologie. En tout cas elle parait préférable au terme scientifique de Mazophallation trop pompeux et loin de l’idéale image que suggère le mot branlette.
Raimondo 2010
3/ Souvenirs: Il m’arrive, étant donné mon grand âge, d’égrainer quelques souvenirs des temps anciens, du bon vieux temps comme on dit ; si la mémoire oublie parfois ce que l’on a fait la veille, elle n’oublie pas certaines images lointaines.
Cette année là j’avais 16 ans, j’étais lycéens et en moi bouillonnait une grande curiosité. Finies les amourettes de collégien, les serrements de mains, les petits bisous dans le cou, il me fallait songer à d’autres jeux, plus complexes et certainement plus agréables que je rêvais de découvrir.
Cette année là, Suzette croisa mon chemin. Elle était splendide ! A 16 ans, on est très manichéen et l’on fait le distinguo entre les filles splendides et les autres, celles qui ne vous attirent pas et qu’on ignore dédaigneusement. Suzette était splendide : sourire ravageur, buste appétissant ; de dos, elle n’était pas mal du tout, avec ses longs cheveux et le reste… Cette Suzette là, il me la fallait !
Durant de longs mois je l’entourais de mes attentions les plus pressantes, mais sans résultat tangible : pas de rencard en vue. Et puis un soir, le hasard, ce dieu des amoureux, se manifesta : après une journée particulièrement chaude, à l’approche de l’été, nous nous rencontrâmes au jardin public. La nuit tombait apportant une fraicheur bienfaisante et même parfois un léger zéphyr plus frisquet. En héros galant, don Quichotte des parcs paysagers, je me précipitai vers ma Dulcinée, pour lui offrir la protection d’un lainage. Suzette en fut émerveillée. Son sourire me laissa entendre que mon geste l’avait ravie. Soudain, en guise de remerciement, elle se jeta dans mes bras, chercha ma bouche, pour m’offrir un fougueux baiser qui dura longuement, nos langues ne se lassant pas de leur délicieuse rencontre. Comme on le dit parfois, nous nous roulâmes une pelle.
Cette aventure est ancrée dans ma mémoire ; on était en juin, et très exactement le 18. Depuis lors je n’ai jamais oublié la pelle du 18 juin.
Raimondo 2010