Parodies 03 : L’Oulibouf devient plus membré!
Posted in Oulibouf on mai 20th, 2010 by gerard – Be the first to commentC’est fini, nous ne serons plus deux à ramer comme des forçats pour vous divertir! Voilà qu’un nouveau compagnon se joint à nous pour vous éblouir de sa maîtrise de la versification et vous épastrouiller par sa paillardise de bon aloi. Oh! Ce n’est pas encore « le cercle des poètes disparus », mais c’est déjà « le triangle des rimailleurs disparates » et c’est très bien comme ça! Donc, bienvenue à toi, Raimondo, tu n’abaisseras pas la moyenne d’âge, mais qu’est-ce qu’on en à a secouer; seule compte ta jeunesse d’esprit, ta quête permanente de Culture et ton franc sourire. Avis aux amateurs: Il y a encore de la place pour que nous devenions quadrilatère, pentagone, hexagone, etc, etc…
En introduction, Raimondo va passer en revue les Muses… Quelques éclaircissements sur certains passages qui pourraient vous faire pondre des points d’interrogation à n’en plus finir: Avant de nous perdre de vue quelques années, nous fûmes collègues de travail. Et son patronyme ressemble un peu à celui de sua emittenza, Président du Conseil italien, « le beau Silvio » pour les dames.
MUSES
Moi je ne savais pas qu’en terre phocéenne
Vivait loin des tracas qu’engendre notre vie,
Disciple d’Erato, une muse égéenne,
Un serviteur du vers et de la poésie.
Il rimait sur la toile, il alignait des mots
Qui devenaient des odes ou des alexandrins
Comparables aux écrits de Musset ou d’Hugo.
Il était peu connu ; seuls quelques initiés
Et lecteurs assidus de Gigaproduction
Pouvait de ses écrits souvent s’émerveiller,
S’extasier de plaisir et de satisfaction
En lisant de ses vers la géniale ordonnance,
Son habile façon d’illustrer le propos
Ainsi que l’harmonie colorée d’élégance
Qu’il savait apporter à chacun de ses mots.
Il versifiait le jour, il versifiait la nuit,
Cherchant l’apaisement en marchant sur la grève
Il allait muet pâle et frémissait au bruit,
Furtif, sans regarder derrière lui sans trêve.
Moi je le connais bien ce versificateur
Un peu trop méprisé de la gent humaniste,
Qui sait fourbir le verbe avec autant d’ardeur
Et façonner la langue ainsi qu’un helléniste.
Il était autrefois écolâtre averti
Qui prodiguait à tous les fruits de sa science
Fournissant aux cerveaux et aux yeux ébahis
L’infinie étendue de son expérience.
J’étais à ses côtés, recherchant ses avis
Attentif à capter une phrase immortelle
Qui viendrait ébranler les affres de ma vie
Et fournir à mon âme une paix éternelle.
Oui, mais cette homme là redoutait ma présence ;
Mon nom lui rappelait celui de ce romain
Dont les exploits étaient parvenus jusqu’en France :
Le potentat connu des médias italiens,
Ce bellâtre aux actions sulfureuses parfois
Qui aimait trop les femmes et savait les combler,
Usant de tout son charme et de son air courtois,
Pour leur donner la joie et la félicité.
On a cru, que j’étais sa fidèle réplique
Et que tout comme lui ma vie désordonnée
Viendrait tout perturber et semer la panique
En ce lieu où l’étude avait la primauté
J’étais, j’en suis certain, l’élément qui eût pu
Attirer jusqu’à lui les femmes d’alentours
Ravissant pour lui seul ces femelles du crû
En me les réservant, moi, rapace vautour.
J’ai bien vite compris qu’il me faudrait bientôt
Faire face aux envieux et à tous les jaloux
Et que ma vie alors deviendrait un fardeau
Heurtée à ces vengeurs et leurs cris de courroux.
Alors j’ai décidé de fuir tel un voleur
Pour aller en des lieux plus calmes et plus sereins
Ou je pourrais enfin loin de toute rumeur
Trouver la quiétude et suivre mon chemin.
Je voulais à mon tour y taquiner les muses,
Hormis cette Erato qui me faisait horreur,
Et trouver une voie dans ma vie trop confuse
Parmi les arguments de ces divines sœurs.
J’ai vite repoussé Calliope la blonde
Mon verbe était banal et ma voix éraillée.
Terpsichore et Euterpe étant d’un autre monde
Echappaient, elles aussi à mes capacités.
J’aurais très volontiers déclamé sur les scènes,
Melpomène et Thalie eussent été pour moi,
Des maitresses adulées, de bienfaisants mécènes
A qui j’aurais donné ma chaleur et ma foi ;
Cela ne se fit point. Quant à l’astronomie
Sur laquelle Uranie veille jalousement
Elle m’a repoussé ainsi que Polymnie ;
Je n’étais pas pour elles un trop bel instrument.
Il me restait Clio qui a toujours hanté
Mes fantasmes intimes et mes désirs profonds.
Parfois j’imaginais de tendres apartés
De sublimes instants, des moments d’abandon,
Qui nous auraient unis. Mais rien ne s’est passé.
J’aurais bien sûr voulu lui donner un enfant,
Ecrire des récits contant les traditions
Des hommes d’autrefois, des rois, des paysans,
Des princes et des ducs, des comtes ou des barons,
Je n’ai su seulement qu’engendrer des bâtards
Dont elle rougirait en les entrevoyant,
Des légendes futiles que fuirait son regard
Et qu’elle bannirait de son entendement.
Raimondo 2010
J’ai fait uniquement des vers de mirliton
Que j’envoie plein de honte* à Gigaproduction.
*=Et pourquoi, Ô Raimond, te fustigerais-tu?
Tu pratiques en orfèvre tout l’art de la métrique,
Lors, ridiculisant ces tas de trous-du-cul,
Tu planes bien plus haut que ces « poètes » geeks!(Gérard)