Maddy Genets
Posted in Dossiers on octobre 30th, 2008 by gerard – 6 CommentsLe point de départ authentique est la vente sur e-bay de cette pochette dédicacée:
45 t= FACE 1 / ACROPOLIS (Mireille Mathieu, la femme de Néandertal, 1973), PETITE FLEUR (Musique de Sydney Bechet,1952; paroles ajoutées en 1958_Henri Salvador, Annie Cordy, Petula Clark_). FACE 2 / DALILA (Tom Jones et… Sheila _Pauvres de nous!_, 1968). SOLENZARA (Enrico Macias et… le dinosaure Tino Rossi,1962).
Depuis, cette annonce a disparue (c’était en Mars dernier je crois) mais la photo se retrouve sur quelques sites maintenant… Moi, j’avoue que j’ai explosé de rire et que j’ai eu des spasmes d’hilarité innombrables et irrépressibles jusqu’à aujourd’hui. Puis l’idée m’est venue d’en faire le point de départ d’un doux délire et de demander à quelques amis qui ont un sens de l’humour voisin du mien de faire pareil. Dont acte!!!
Version Walt Disney pour M.
Je suis toujours douloureusement surpris chaque fois que je constate que la faille de San Andréas ne fracture pas seulement la Californie, mais aussi la capacité d’analyse de certains. Toi qui vas, ce me semble, assez souvent dans cette belle république on the west coast, tu connais ce lieu magique à Anaheim : Disney Land. Et tu ne fais pas le rapprochement ? Mais si, voyons ! Disney. Disney le fou. Mad Disney. Que certains hispaniques de là-bas prononcent Mad Dijney. Ce que d’ignorants gratte-papiers ont écrit un jour Maddy Jney, puis Maddy Genets.
maddyJeune01.mp3
MaddyMue01.mp3
Cri De Tarzan.wav

Madeleine Genets épouse Van Der Prout , dite « Maddy »: La madone du chant thiérachinois (ou « thiérachien », va-t’en savoir?). Native de Sin-le-Noble, la vaillante petite ch’ti aura une enfance perturbée: elle contracte une kérato-conjonctivite à 8 mois, elle s’en tirera, mais gardera toute sa vie des verres correcteurs de 3 cm d’épaisseur. C’est bien simple, si elle enlève ses lunettes, c’est à peine si elle fait la distinction entre le smog de Londres et le hammam de Mons-en-Bareul. Mais à chaque chose le malheur a du bon, c’est ainsi que, croyant jouer de l’ocarina, on la retrouve aux grandes orgues de l’abbatiale de Montigny-en-Gohelle dès l’âge de 3 ans _comme Mozart!_ juste avant l’achat de sa 1ère paire de télescopes. A 4 ans, elle commence à être violée quotidiennement par son père, ses 5 frères aînés et son voisin de coron; à l’époque ces écoeurants personnages se justifiaient par une formule lapidaire: « Il faut bien que Genets se passe! ». Elle effectue très vite sa 1ère tournante… oups pardon! Elle effectue très vite sa 1ère tournée Waziers-Lallaing-Loffre (voir la carte sur Google pour rigoler), ce qui lui ouvre de nouveaux horizons… Elle se réfugie certes dans la musique, mais, hélas, aussi dans l’alcool. C’est lors d’une pochtronnade mémorable au Café de la gare de Douai qu’elle fera la connaissance plus que biblique de ses deux éthylico-partenaires, l’ Ensemble Maddy Genets prend naissance, ondoyé dans les vapeurs de la Mort-subite, de la Gueuse et de la Leffe, elle vient juste de fêter ses 14 ans! Péché de Genets, direz-vous! Pas tout à fait, puisque c’est dans la foulée que le sympathique trio musical tombe sur un faisan de la pire espèce: Flatulence Van Der Prout. Ce faux imprésario, qui leur promet Monts(tigny-en-Ostrevent) et merveilles(au salut de l’Empire) , ne fait que les exploiter et les bourrer… de genièvres de Loos, de Wambrechies, de Houlle, etc…
Pour mieux les contrôler, il ira jusqu’à épouser, à 15 ans et 3 mois, la petite Maddy, devenue une énorme bête …de scène. Il trimballera désormais sa moitié, bientôt devenue son double, ce qui interpellera souvent les gens qui les verront passer: « Tiens! Voici la Madeleine de Prout!». Des succès phénoménaux, comme le récital 1957 d’Auchy-les-Mines, le gala 1958 des sapeurs-pompiers de Flers-en-Escrebieux, le couronnement de la semaine commerciale 1959 de Quiéry-la-Motte, etc… jalonnent désormais le parcours d’exception de ces 3 musiciens accomplis qui dépassent en notoriété les entrefilets du début dans « La Voix du Nord » pour atteindre les unes _avec photo SVP_ du « Washington-Post », du « Times » et de la « Pravda »…
Sa carrière se poursuivra de succès en succès, et son look donnera le ton à toute la jet-set internationale; on la voit ci-dessus après l’adoption de ses fameux bas de contention gris qui seront copiés par toutes les minettes occidentales. Elle eut beau dire que son taux élevé de cholestérol en était la cause, aucun de ses fans ne voulu la croire, et la jeunesse dorée de l’époque y ajouta même quelques bandages herniaires du plus bel effet.
Puis le temps passa, Maddy dut abandonner l’accordéon pour ne plus se consacrer qu’au chant. Les recettes fléchissant, l’ignoble Flatulence l’abandonna et partit avec la trésorerie pour le Sri-Lanka où il se fit bientôt écraser par un éléphant s’essayant à la techtonic (Bien mal acquit ne profite jamais…). Les demandes de contrats ne cessaient de baisser. Maddy vivota, c’est elle qui doubla Chewbacca dans la version lithuanienne de la saga de la « Guerre des étoiles »… Elle tenta même une carrière en solo en Afrique du Nord, teinte en blonde péroxydée, sous le nom extravagant de Liz Lyons, mais ses lentilles de contact, innovation apparue à l’époque, la faisaient trop souffrir, elle dût renoncer. Il faut dire aussi qu’elle était très mal rétribuée: Payée au rabais à Rabat, avec des Casas à Casa (Traduction pour les non-alcooliques & non-chérifiens: Avec des Casanis à Casablanca,), avec des maravédis à Marrakech, etc… Elle finit par se dire: « Ca sin pas bon cette histoire! Destination Tanger (de maures), la grande bleue et Sin-la-Merde* direct! » Ce qui fut fait!
*= Elevée dans un milieu prolétaire, elle avait des difficultés à prononcer certains mots qui rappelaient l’Ancien Régime; elle utilisait alors des synonymes.
La raucité de sa voix l’a pourtant sauvé de la misère. Depuis des années, elle fait des extras aux chantiers navals de Dunkerque. Dans un bassin de radoub, on la place devant les bateaux _ quelquefois des super-tankers ou des porte-containers de plus de 150 m de long_ et là, elle entonne « Tirelipimpon sur le Chihuahua »… C’est extraordinaire, rien n’y résiste… Les concrétions marines tombent comme des confetti au réveillon de la Saint Sylvestre. Après 2 minutes, ce qui n’était qu’un rafiot dégueulasse se retrouve être un navire à la carène nickel-chrome prêt à faire engranger de nouveau des superprofits aux armateurs capitalistes et néanmoins véreux!
Olive Pignon: L’intellectuel de la formation, il possédait une collection conséquente des catalogues de Manufrance, La Redoute et Les 3 Suisses. Sous-comptable de 2ème catégorie aux usines Boussac, la crise du textile le mettra très tôt sur le pavé. Comme la haine-pet-eux n’existait pas encore à l’époque pour couler de bien beaux jours à ne rien glander, il sombrera très vite dans « l’ail et le mauvais alcool » (Aaaah l’influence de Brel, c’est quèqu’chose!), c’est au cours d’une biture qui fit date à la SNCF de Douai que son destin changea (cf § ci-dessus)… Enfant de choeur à Esquerchin, il dut subir les assauts pédophiles du curé qui fut sévèrement sanctionné (le curé hé, pas Olive! Oh, vous suivez, oui ou merde?) en étant muté à Cuincy-la-Bulle (voir une carte de la région pour rigoler). Ayant joué tout jeunot de l’harmonium dans cette même église, le passage aux synthétiseurs de 1ère génération _ ceux qui fonctionnaient au pétrole lampant et au jus de céleri_ ne lui posa aucun problème. Ses talents musicaux le prédisposaient d’ailleurs à jouer d’un tas d’instruments, depuis l’accordéon jusqu’à la calebasse norvégienne ou l’accélérateur de particules slovène… C’est lui qui fera les arrangements à l’amiable de toutes les partitions du groupe. Franc-buveur au franc-parler, franc-maçon et franc belge, il avait un tas de qualités; une petite coquetterie d’artiste cependant, il choisissait toujours ses costumes de scène 2 tailles en dessous de son gabarit réel, ce qui lui donnait cet aspect boudiné inimitable que ni Jean-Paul Gaultier, ni les autres pédales du monde de la Mode ne purent jamais reproduire.
Quand vint le temps de « la traversée du désert », il s’en tira lui aussi plutôt bien en trouvant une place de comptable en titre d’une multinationale: le camion de frites « Au joïeux bimbin »(prononcez jo-yeu) patrouillant sur tout le Nord et le Pas-de-Calais. Mais ce penseur érudit (pensez qu’il faisait les mots croisés de « Pif » sans aucune aide) et ce musicien hors-pair (de couilles!) rongeait son (chant)frein en silence, regrettant le temps béni où il était number one aux hit-parades cantonaux.

Alfredo, dit « Fredo », Mangiafazzula: Le poète italo-ch’ti. Fils d’immigrés italiens qui se sont levés le cul à remonter, per questi putani dei francesi, le charbon de la fosse 14 d’ Escarpelle, Alfredo contractera tout jeune la maladie de Parkinson des membres supérieurs. Il faut dire qu’ il papa et la mamma étaient cousins au 1er degré, ce qui n’a pas arrangé la descendance : un albinos, une abonnée à « La veillée des chaumières », un colleur d’affiche de l’UMP (ex MRP, ex UNR, ex UDR, ex RPR… bref, une fiotte de la dextre quoi!) et… Fredo! Horrifiés de voir leur bambino tout prédisposé à une masturbation de tous les instants, ses genitori lui collèrent très tôt un accordéon entre ses doigts vaticinant pour donner le change aux voisins. Et ça marcha! Le gamin se mit à jouer de mieux en mieux, lui qui était parti d’un « bande au néon » pour Mimi Mathy, il progressa tant que sa famille se saigna aux quatre veines pour lui offrir un accordéon « Sanfou » de Chopey-Lavérol pour ses 14 ans. Incapable de travailler à la mine, sauf au Service des aérateurs de galeries pour faire l’homme-ventilo avec ses mains (mais le manque de productivité étant flagrant, c’était très peu payé), il commença à faire quelques piges dans les petites annonces nécrologiques du « Réveil picard ». C’était écrit très « tremblé », mais bon, on va pas en faire un fromage! D’autant plus que la muse ne cessait de le taquiner, surtout les soirs d’été (NDLR: L’été, dans le Nord, c’est entre le 4 et le 5 Août,) sous les draps. Il composa quelques conneries rimées et allait les beugler, accompagné par son accordéon, aux terrasses (NDLR: Désertes dans le Nord… sauf l’été) des cafés.Et c’est avec le peu d’argent ramassé qu’il se mit minable(NDLR: Mais alors: vraiment !!!) au buffet de la station ferroviaire de Douai (cf § ci-avant),,, Il faisait désormais partie d’une équipe de professionnels top-niveau, Pratiquant l’auto-dérision quand le trio se faisait bassement exploiter par Van Der Prout, c’est lui qui, très inspiré, composa un 30 Février « Le bal des cons sans gain »,,, A force de remaniements, de tripatouillages, de brain-stormings épiques, il finit par accoucher, dans une douleur proche du coma éthylique l’énorme tube qui devait les immortaliser à jamais au Walhalla des musiciens (voir plus loin), Quand vint le temps des vaches maigres, Fredo ne se laissa pas abattre par l’adversité et continua à faire la manche, Il se fit même un joli petit magot, les bistrotiers étant trop contents de lui refiler du blé pour qu’il aille faire chier les collègues d’à côté, Mais en secret, cette force de la nature capable d’ingurgiter 18 jaunes d’ affilée, continuait de composer des textes d’une rare beauté, Son port de Dieu romain, son menton mussolinien et sa wassingue noire posée sur le crâne le faisaient reconnaître de loin, parfois de très loin lorsqu’il avait l’haleine chargée, par tout un chacun:
-Le ch’tit dépotoir public.
-Hou! Biloute, prends-moi toute!
-L’alcool c’est bien, le khôl c’est mal…
-Voir Lille et pourrir.
La critique fut enthousiaste, même les musicologues ne tarirent pas d’éloges: « Avant Mozart, il n’y a rien eu; après Mozart, il n’y a rien eu jusqu’à Maddy Genets & son ensemble. » (Eve Ruggieri, M…! Elle était déjà là c’te morue!) « Quand j’entends le mot cuculture, je sors mon Maddy Genets » (Armand Panigel, M…! Il était pas encore mort c’t’enflure!).

Après?… Ben euh, comme on l’a dit, ces petits cons de yéyés ont monopolisé le devant de la scène et Maddy, discrète et bien élevée, s’effaça, s’effaça, s’effaça…
Alors bien sûr, il y a eu le document que nous examinons aujourd’hui. Je subodore que ça doit être leur dernière production avant de partir en très longue cure de désintoxication. Pourquoi dernier? Ben, « Acropolis » date de 73, pas de création personnelle (uniquement des chansonnettes de tiers payants), on est loin des sourires, du voilage luxueux, des riches ferronneries et du tapis damassé du 1er disque. En effet, que voit-on? Le regard allumé de Pignon qui n’est pas à ce qu’il fait (Sans doute l’effet d’une trop longue imbibition avec des alcools frelatés à base de sciure de bois.), Maddy, les yeux baissés vers ce qui se veut l’ébauche d’un bras d’honneur, mais qui souffre visiblement d’un pénis-elbow, et Fredo, le regard torve, porte ici un pantalon plus que douteux, penché en arrière, même son accordéon a du mal à cacher une ascite qui dénonce une hydropisie abdominale. Le décor est minimaliste: un rideau qui fume déjà le mauve par la racine, une carpette défraîchie, sans doute un baril jaune de lessive, réutilisé ici en tabouret, pour donner une note « design ». Tout cela fait très « fin de race »(taquouère)… Quelle tristesse après tant d’innombrables succès!
Le miracle de la renaissance: Le long fleuve tranquille de la vie a repris son cours (…à la baisse forcément, avec Sarkozy!!!). Et nous voilà le 21 Juillet 2008: Le multimillionnaire PDG de Gigaproduction Gérard C, promenait, d’une souris distraite, son oeil compassé et morne sur les mièvreries du Net… Quand soudain (Tadâââm!!!):
Dans la gangue merdique du web, cette pépite étincelante éclatait comme un soleil!
Des cashflows d’émotion lui remontaient dans la gorge, ses genoux faisaient Bravo, son derrière écrivait en continu le nombre 888 888 sur sa chaise(Oui, je sais, déjà dit par San Antonio), ses mains étaient moites, ses pieds poites et ses couilles coites (Yes, I know, wrote before by Luis Rego). Il fallait faire quelque chose, réagir quoi merde!!! J’sais pas moi: sortir le chien, éteindre TF1, ou mieux encore… renouer avec un passé aussi présent que la marée-chaussée dans votre vestibule sous Naboléon ou le Tsar Kozy. Les faits vont alors s’enchaîner à la vitesse d’un Jack Lang retournant sa veste:
-Contacter nos 3 amis: C’était facile, ils avaient tous une ardoise carabinée (Avec coordonnées…) à l’estaminet de la station des chemins de fer de Douai depuis le fameux soir où… (cf § précédents)
-Réserver en ligne (merci Visa!) le Stade de France pour le 15 Août. Ca, c’était encore plus facile étant donné le gouffre financier que constitue cette masure pour le contribuable hexagonal. Le Directeur, tout content de pouvoir louer un soir son bouzin, leur fit déballer le tapis rouge et leur accorda une commission de 15% sur toutes les glaces menthe-acétylène qui seraient vendues ce soir-là.
-Prévenir les médias, Alors là, vraiment pas la peine de se lever le bédélet: Un tout petit entrefilet parut le 22 Juillet dans « Le clairon aveyronnais »:
« Maddy et son ensemble au Stade de France le 15 Août, Réservation sur Tumprends@pourun,com »
C’était bien vu car très largement suffisant. Le bouche à oreille, le téléphone arabe, les tamtams de brousse, etc, répercutèrent l’extraordinaire nouvelle sur toute la planète en moins de temps qu’il ne faut à Ségolène pour sortir une connitude:
En moins de 48 heures chrono, les places s’arrachèrent et se vendirent intégralement comme des exonérations de taxe sur les caleçons molletonnés !!!
La Grande Aventure pouvait recommencer!
Inoubliable Gala: La soirée du 15 Août 2008 devrait rester dans les mémoires comme l’évènement show-bussinesque du XXI ème siècle. Du monde entier, les bataillons de fans se sont mobilisés. Des francaouis bien sûr, mais aussi une file interminable de cars de gueux belges (tous avec leur quart de Gueuse belge à la main) déboula d’ outre-Quiévrain aussi vite que les panzers de Guderian en Juin 40, mais encore nos amis suisses, avec leur tonnelet de Fendant sur le sternum, venus fort modestement qui dans sa Ferrari, qui dans sa Jaguar ou sa Rolls-Royce, mais encore aussi nos chers cousins de la Belle Province qui affrétèrent 47 jumbo-jets charters pour répondre « Présent! » à l’appel du souvenir (Tabernacle! Quel pataquès à Roissy! Sans compter les prises de Québecs avec les douaniers qui voulaient leur confisquer leurs bonbonnes de rye!)… Toute la Francophonie était au rendez-vous ! Jusqu’aux lépreux du Burkina-Faso, qui furent tout de même cantonnés dans des tribunes séparées (Faut pas déconner, on va pas se choper la chtouille à cause de quelques peigne-cul contagieux!)…
Les groupies de la première heure étaient là (« Jamais le parc des chaises roulantes et des déambulateurs n’avait été si plein! » déclara le Chef de la Sécurité), mais ils avaient amené avec eux enfants, petits-enfants, voire arrière-petits-enfants. Calicots et banderoles sympathiques et de bon aloi émaillaient de couleurs chatoyantes la foule compacte qui s’entassait dans le stade archi-bondé :
Toutes témoignaient de l’amitié, de l’amour même, que ceux qui n’avaient pas oublié entretenaient envers leurs idoles :
A 21 heures précises, il se fit un grand silence et les 3 pieds nickelés entrèrent en scène, on reconnut immédiatement la robe bleue fétiche de l’autruche boréale, euh!… j’ voulais dire du rossignol nordique, et une longue ovation salua le retour de ceux qui avaient été trop longtemps absents. Puis tout le monde se mit debout pour écouter l’hymne « Dors mon p’tit quinquin,,, », bien des larmes coulèrent et bien des couches « Confiance » se remplirent. L’émotion était également palpable comme une tringle à rideau dans le fondement de Pascal Sevran (NDLR: On n’ dit pas de mal des morts! _Réponse à la Rédaction: M’en fous! J’ l ‘aimais pas c’ te tante! _ NDLR: Ah?… Bon!… Alors… Faï tira!) quand il y eu 3 secondes de recueillement à la mémoire de Van Der Prout, tragiquement décédé (Ah ouais, 3 secondes, c’est largement suffisant pour cette crevure!).
Outre sa robe azur venue tout droit de chez « Tati » et ses bas de chez « Babou », Maddy portait maintenant des lunettes-hublots « Dolce Gabbana », le modèle « Bathyscaphe 2008 ». Pignon arborait cravate et costume noirs sur une chemise d’un blanc lilial (tout le toutim en taille 38, alors que môôôssieur fait du 44… là, tu pousses un peu Olive!), un maquillage parfait : fond de teint crayeux de Pierrot lunaire, mais paupières, sourcils et lèvres d’un noir d’ébène. Fredo avait un jeans très personnalisé; genre « Le temps des cerises » t’vois, mais tu multiplies les trous par 2, voire 3… en fait, il y avait plus de trous que de tissu, un T-shirt à la couleur indéfinissable, mais où l’on pouvait deviner ce qu’il avait mangé lors de ses 6 derniers repas, s’y ajoutait d’autres taches encore plus mystérieuses (Glaviots tuberculeux? Vieux sperme? Virgules de chiottes de caserne?…?…?…?)…
Et le spectacle commença, sublime et grandiose. Les aînés écoutaient religieusement, puis reprenaient en choeur les refrains qu’ils connaissaient toujours par coeur après un demi-siècle, en agitant des lampes de mineurs comme on le fait aujourd’hui avec des briquets ou des portables. Tous ces « quinquets » allumés faisait ressembler le Stade de France à la combinaison à troutrous de nos grand-mères. La génération suivante, un peu interloquée, prenait ça au second degré et, ma foi, passait une super-bonne soirée. C’est la génération d’après qui fut la plus enthousiaste, elle considérait le show au 3ème degré, il faut dire que jamais Olive Pignon n’eut l’air plus « zombie-spectral-special », que l’aspect « néo-grunge-trash and fuck » de Fredo en scia plus d’un, surtout qu’il avait maintenant un accordéon « Sanfou » pourvu d’un « Tirunkou » électro-nique (Eh oui, ma p’tite dame, les fabricants passent mais les modèles de qualité restent!), et que la voix gore de Maddy lui rappelait les groupes hard-rock-super-heavy-metal les plus déjantés. Ils se mirent épileptiquement en transes et, comme ils étaient les plus nombreux, on peut affirmer qu’ils ont assuré à 90% la méga-chouette ambiance du récital. Les arrière-petits-enfants (le 4ème degré), eux, étaient sur le cul. Jamais ils n’auraient imaginé Pépé ou Mémé autant « in the wind »; ils étaient contents de voir leurs trisaïeuls ravis, et le faisaient savoir en hurlant plus fort que les autres.
Des tonnerres d’applaudissements, des ovations sans fin saluaient chaque chanson… Certains lépreux burkinabés perdirent leurs pieds en voulant rythmer la mesure, beaucoup d’autres leurs mains en voulant applaudir à tout rompre (C’est le cas de le dire!)… Mais ça restait très moignon dans le fond!
L’anthrax… pardon! Le clou du spectacle fut le final quand Maddy entonna « Le bal des consanguins ». Une immense clameur s’éleva qu’on entendit bien au-delà de Saint Chély d’Apcher; on dit même qu’ Oussama Ben Laden se fit sous lui, dans sa grotte afghane, quand il entendit ce sauvage rugissement, croyant que les Marines donnaient l’assaut pour l’alpaguer.
Le liquidateur judiciaire des mines d’ Anzin avait fourni gracieusement tout un container de bâtons de dynamite périmés pour faire ce que de droit, sachant qu’il ne pouvait remettre aux Domaines une marchandise défraîchie. Défraîchie mon zob oui! Tout ça était en parfait état de marche et on tira l’ensemble pour ce sublime final. La frénésie était à son comble! Ca hurlait, ça pétait de tous les côtés, Maddy, Olive et Fredo étaient dans un état extatique prodigieux… bref, le champ de bataille de Stalingrad aurait ressemblé à un jardin d’enfants autistes par rapport à ce spectacle dantesque! Un succès? Non, mon bon monsieur, un giga-triomphe, un nirvana de félicité, une apocalypse de satisfaction !!!
L’incident de fin de spectacle: Bien sûr, il y eut quelques anicroches: la voix de Maddy fit perdre quelques poils de barbe et quelques touffes de cheveux, décapa la peinture de nombreux véhicules sur les parkings pourtant distants de plusieurs centaines de mètres (Quelques helvètes l’ont eue mauvaise!), la quasi-totalité des burkinabés fut rapatriée sanitaire, d’abord en caddie, mais ils commencèrent à passer au travers du treillage métallique comme aurait agi un presse-purée géant, on utilisa alors des brouettes…Oh! Et puis tiens, fume!… On n’allait pas creuser davantage le trou de la Sécu pour de maudits étrangers! On balança tous ces rogatons dans des sacs-poubelles qu’on jeta dans une bétaillère, et fouette cocher jusqu’à Roissy… Mais broutille que tout cela. L’incident notable, c’est à la toute fin des fins, quand nos 3 héros n’en finissaient plus de saluer, de resaluer et de resaluer encore… Maddy, voulant imiter une certaine Madonna _ une obscure chanteuse d’ outre-Atlantique _ prise par l’atmosphère indescriptible qui régnait, enleva sa culotte et la jeta au public, ce qui recouvrit bien les 2/3 de la pelouse. Les malheureux qui se trouvaient sous cette lingerie intime commencèrent à suffoquer, l’odeur était en effet insoutenable… Une longue noria d’ambulances évacua, jusqu’à très tard dans la soirée, plus de 400 personnes, toutes sous tente à oxygène. Mais dans les yeux des victimes, on pouvait quand même voir cette étincelle de joie et de fierté qui leur feraient dire plus tard à leur descendance ébahie et envieuse: « J’y étais!»
Des lendemains qui ont chanté! Passant outre la facture de 4 millions d’euros présentée mesquinement par la Direction du Stade qui pestait comme un rat mort comme quoi ses infrastructures ressemblaient maintenant à Sarajevo en 96 ou au Sichuan de mai dernier, nos 3 compères ont nonobsté grave un geste aussi indélicat, et se sont rendus 48 heures plus tard au Ministère de la Culture. Il était temps, en effet, pour la République de reconnaître les meilleurs de ses enfants.
* = Excusez le pléonasme SVP!
La ducasse,
Il faut qu’on le confesse
Fesse!
Dans l’Nord où c’qu’on habite
Bite!
La foire au pain d’épice
Pisse!
Chaque année nous ravit
Vit! *
Des siècles on a vécu
Cul!
Dans nos zones avec houille
Couille!
C’est un pays abscons
Con!
Fait pour des matineux
Noeud!
Et jamais trop aidés
Pédé!
En ces lieux nous nichons
Nichons!
Le Nord, c’milieu aqueux
Queue!
C’est comm’ notr’étendard
Dard! **
A la fête le Dimanche
Manche!
On peut vous prendre au mot
Homo!
Les bitures qu’on suppute
Pute!
On vit avec éclat, ouiiiii!
Claouis!
Les sobres, faut qu’vous l’sachiez
Chié!
On en voit pas l’bout d’un
Boudin!
Et presque tous obèses
Baise!
On est de gros fendards
Dard! **
D’être triste on n’est pas suspect
Suce-pet!
Fi donc des gens qui rou(s)pètent
Roupettes!
Qu’ils passent donc par derrière***
Derrière!****
Nous, on va se mettr’ sanglant
Gland!
Tellement pintés souvent
Vent!
Qu’on voit pointer les aubes
Zob!
Dans des caniveaux trempés
Pet!
Par toute cette sale eau
Salaud!
On reste tous tétanisés
Anisés!
« Raides comme une saillie »***
Saillie!****
Comme tombés d’Uranus
Anus!
Comme un chien à l’arrêt
A la raie!
Ô magnifique fête Ô pays d’Art
Dard!**
Tout plein d’enfants pas faits
Empaffé!
Où nos filles chaudes lapines
Pine!
Nous préparent le frichti
CH’TI !
*: Astuce intraduisible en pays de langue d’oc (…et vous avez le bonjour de Madame Olivier! Vier!*****)
**: Petite faiblesse de notre ami Fredo qui utilise ici 3 fois la même conn… euh, la même licence poétique,
***: Aaaaaah! L’influence sur les brêles, c’est quèqu’chose!
****: « Merveilleux! Admirez l’érudition de Fredo qui fait usage du même substantif dans 2 acceptions différentes!» (Professeur Latronche, Agrégé de Grammaire, dans sa thèse de 1248 pages: «Mangiafazzula, est-il con naturellement, ou le fait-il exprès? »)
*****: Astuce intraduisible en pays de langue d’oïl.
La voix veloutée de Maddy fit encore quelques dégâts sur les cristaux des lustres, mais dans l’ensemble ce fut un très grand succès et les invités ch’tis de modeste condition ne s’y trompèrent pas en plébiscitant par applaudissements nourris cette ritournelle à la fois simplette et altière (Très intelligents, ils saisirent rapidement le tempo en scandant, avec Maddy, les écholalies). Ils réclamèrent même un « bis » mais là, faut pas déconner non plus, on leur dépêcha 6 cars de CRS qui expulsèrent tout ce joli monde à coups de pieds dans le dargeot sur le pavé de la capitale.
Et maintenant? La balle est dans le camp de ces fumiers du show-bizz. Soit ils ont compris le message: Maddy Genets et sa bande ne sont pas morts (car ils bandent encore!) et il y a du pognon à se faire sur le dos des pauvres couillons de spectateurs. Soit ils ont vu walou, et on va encore se faire chier pendant des années à ingurgiter de la Starcacadémie, de la Nouvelle s’Tare et autres fariboles du même tonneau.
En attendant, moi j’ vous l’ dis, les prix grimpent! Sauvegardez votre pouvoir d’achat en investissant dans du Maddy Genets: C’est lucratif économiquement parlant, c’est gratifiant sentimentalement chantant, et ça remplace avantageusement n’importe quelle pilule laxative.